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Les différentes compositions sont corrigées par le professeur de la classe et remises annotées par lui au directeur. Après que tous les membres de la commission en ont pris connaissance, le directeur les remet entre les mains du commissaire du gouvernement. Il y joint tous les devoirs faits par les candidats et les notes trimestrielles obtenues par eux pendant les deux dernières années d’études. Les compositions ne donnent pas lieu à une élimination préalable ; mais les élèves dont les travaux écrits sont particulièrement satisfaisans et dont les notes scolaires attestent le mérite peuvent, sur l’avis unanime de la commission, être dispensés des épreuves orales.

Celles-ci comprennent d’abord l’explication d’auteurs latins et grecs. Il s’agit d’être en état de traduire aisément un texte de difficulté moyenne, soit les discours, soit les écrits philosophiques de Cicéron, soit Salluste ou Tite-Live, soit les Eglogues ou l’Enéide de Virgile, soit les odes d’Horace. Il faut posséder les règles de la quantité et pouvoir rendre compte des mètres lyriques les plus ordinaires. En grec, on explique l’Iliade et l’Odyssée, Hérodote, la Cyropédie et l’Anabase de Xénophon, ainsi que les dialogues les plus courts et les plus faciles de Platon. L’élève doit pouvoir traduire ces textes même sans les avoir vus en classe. Viennent ensuite l’histoire et la géographie. Le candidat traite de vive voix une question qui lui est posée soit par son professeur, soit par le commissaire du gouvernement, sur l’histoire grecque ou romaine ou sur l’histoire d’Allemagne. Outre cette exposition suivie, il doit répondre à des interrogations de manière à prouver qu’il possède les dates et les faits les plus importans de l’histoire universelle. L’histoire particulière du Brandebourg et de la Prusse doit toujours avoir sa place dans l’examen de chaque candidat. La géographie est associée à l’histoire, mais sans faire l’objet d’une épreuve spéciale. Pour les mathématiques, les questions roulent sur l’arithmétique, sur les élémens de l’algèbre, de la géométrie ou de la trigonométrie rectiligne. Il s’agit moins de montrer la faculté d’invention mathématique que de posséder une idée claire des théorèmes pris en eux-mêmes et de l’enchaînement qu’ils ont entre eux. Les candidats qui en font la demande peuvent être interrogés plus au long sur les matières dont ils auraient, au témoignage de leur maître, fait une étude approfondie.

Ce programme, qui en somme n’est guère moins étendu que le nôtre, doit pourtant moins inquiéter les élèves, car c’est leur professeur même qui les interroge, ou, s’il arrive au commissaire royal de prendre la parole et de poser une question qui n’ait pas été abordée en classe, le professeur est là pour dire ce qui a été étudié et pour excuser le candidat. En général, on s’efforce de convaincre les élèves qu’ils n’ont pas besoin de se livrer à une préparation