L’année 1848 avait été pour la Prusse une période d’agitations et de périls terminée par un triomphe vraiment extraordinaire. Obligé au 18 mars de parlementer avec l’émeute, secoué, ballotté de droite à gauche par la révolution, mais toujours porté par elle, Frédéric-Guillaume IV, malgré tous ses efforts pour entraver les législateurs démocratiques de Francfort, était resté à leurs yeux le chef nécessaire de l’unité nationale, et, après toute une année employée à la reconstitution de l’empire, un vote unanime l’avait nommé empereur. On a vu avec quelle vigueur de principes le roi de Prusse avait rejeté ce présent de la révolution, au risque de mettre l’Allemagne en feu ; on a vu aussi que, tout en repoussant cette couronne de fabrique parlementaire, il ne renonçait pas à l’empire pour la maison de Hohenzollern. Le 27 avril 1849, en déclarant qu’il ne pouvait ni reconnaître la constitution de Francfort ni accepter la couronne impériale, il invitait les princes allemands à se réunir en congrès et à refaire l’œuvre de Francfort. Personne en Allemagne ne mettait en doute le résultat de ce congrès : le roi de
- ↑ Voyez la Revue du 1er et du 15 août.