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LE
PHYLLOXERA DE LA VIGNE

LES RAVAGES DE L'INSECTE ET LES TENTATIVES DE DESTRUCTION.

Le fléau qui pèse sur une partie considérable des pays vignobles du midi de la France est chaque jour davantage l’objet des plus graves préoccupations, Tout le monde le sait, un chétif insecte qui se propage avec une désolante rapidité a détruit les vignes sur de vastes espaces ; il semble les menacer d’un envahissement général. Il y a sept ou huit ans à peine, on remarquait pour la première fois des vignes qui périssaient par une cause inconnue. Le mal se trouvant alors très localisé, les avertissemens n’éveillent guère l’attention. Bientôt dans les départemens du Gard, de l’Hérault, de la Drôme, de Vaucluse, des Bouches-du-Rhône, la présence de l’insecte destructeur est dénoncée par l’aspect de beaucoup de vignobles. L’alarme est jetée à tous les vents ; on entrevoit la ruine prochaine d’une industrie agricole ou d’immenses intérêts sont engagés. L’importance de la question provoque la recherche et l’étude de l’être malfaisant qui vient tout à coup porter d’énormes préjudices et amoindrir la richesse de la France. En même temps, les propriétaires dont les vignobles ont éprouvé des dommages, les sociétés d’agriculture des régions frappées du désastre, demandent à tous les échos le moyen de conjurer le mal ; les idées les plus étranges se manifestent. On espère être sauvé par l’action d’une substance qui tuera l’insecte ; absolument au hasard, on fait des tentatives à l’infini pour atteindre ce but. Le ministre de l’agriculture, assailli de doléances sans nombre, réclame les avis d’une commission, et un prix