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LE
PROGRES SOCIAL

II.
LES LOIS ET LES LIMITES DU PROGRES DANS LA SCIENCE, DANS LA MORALE ET DANS L’ART.

I. Les Premiers principes, et spécialement la Théorie de l’évolution, par Herbert Spencer, traduit de l’anglais par M, Cazelles, 1871. — II. Lois scientifiques du développement des nations dans leurs rapports avec les principes de la sélection naturelle et de l’hérédité, par W. Bagehot, 18T3. — III. Buckle’s History of civilization in England, chapters I-VI, new edition, 1871. — IV. De la Conscience en psychologie et la morale, par M. Francisque Bouillier, 1872.

Nous avons marqué les phases que l’idée du progrès a traversées dans l’esprit humain jusqu’aux dernières métamorphoses qu’elle a subies dans la science contemporaine[1]. De toutes ces théories, et particulièrement des plus récentes qui ont passé devant nos yeux, sort, comme dernier résultat, un amas considérable de faits rangés sous un certain nombre de lois. Les théories et même les lois sont discutables, en ce sens qu’elles reflètent plus ou moins fidèlement l’esprit de système ou de parti dans lequel chacune d’elles a été conçue ; mais les faits restent, accumulés par le travail de deux ou trois générations de savans, recueillis dans la vie intellectuelle, esthétique, sociale, des différens peuples, et sur plusieurs points importans la question a été renouvelée.

Il importe tout d’abord de débrouiller ce chaos d’idées que l’on rassemble sous le même nom. Est-ce du progrès organique qu’il

  1. Voyez la Revue du 15 octobre.