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LES
VIEUX CONTEURS FRANÇAIS

TRAVAUX DE l’ÉRUDITION CONTEMPORAINE SUR LES ORIGINES DE LA LITTERATURE FRANÇAISE.


I. — LES ROMANS CHEVALERESQUES. — LES QUATRE CYCLES.

Il y a tantôt un demi-siècle, un écrivain qui a laissé dans l’érudition française une trace profonde, M. Fauriel, publiait ici même sur les Epopées chevaleresques une étude que l’on peut regarder comme le point de départ des importans travaux auxquels ont donné lieu les origines de notre littérature nationale. MM. Ampère, Magnin, Vitet, sont venus à leur tour ouvrir de nouvelles perspectives dans les profondeurs de ce monde féodal qui a élevé si haut le sentiment de l’honneur et de la gloire militaire[1]. Cette veine une fois ouverte, il s’est formé toute une école, ardente aux recherches et parfaitement initiée aux secrets du moyen âge, qui nous a rendu, par des publications de textes ou des analyses historiques et critiques, les œuvres des rapsodes français depuis le XIe siècle jusqu’aux premières années du XVe Cette école est représentée par MM. Francisque Michel, Guessard, de La Villemarqué, Paulin Paris, Gaston Paris, Gautier, Hippeau, Meyer, d’Héricault, Moland, Michelant, de Montaiglon, et grâce à ses travaux nous connaissons aujourd’hui dans l’ensemble et le détail les nombreuses productions des trouvères de la langue d’oil. Elle a en même temps complété les belles

  1. Voyez la Revue de septembre, octobre, novembre 1832, janvier 1836, août 1843, juillet 1846.