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Quant au diable, c’est autre histoire ;
A celui-là,
Tous les honneurs, toute la gloire,
Tout le gala !

C’est lui qu’on veut, qui vous attire,
Son art à lui
Au moins n’a rien de la satire,
Ni de l’ennui,

Il est aimable, il est bon prince ;
A tout moment,
Il vous prend la taille et la pince
D’un air charmant.

Beethoven et ses symphonies,
Gluck et Mozart,
Tous ces héros, tous ces génies,
Tout ce grand art,

Il faut au sérieux les prendre,
Les écouter,
Faire semblant de les comprendre,
Les respecter !

Car ils vous respectent eux-mêmes,
Et de si haut !
Ils ont tant ces grâces suprêmes
Du comme il faut,

En leur présence olympienne
Que force est bien
De se montrer patricienne
Dans son maintien !

Mais parlez-moi de ces théâtres
Un peu lointains
Où florissent les jeux folâtres
Et clandestins,

Où, quand le monde un soir vous livre
La liberté,
Vite on court s’amuser et vivre
De son côté !