Page:Revue des Deux Mondes - 1873 - tome 106.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ETUDES
SUR
LES TRAVAUX PUBLICS

LE BASSIN DE LA SEINE.

La Seine, études hydrologiques, par M. Belgrand, de l’Institut. Paris 1872.

Il y a un côté par lequel les écrits des ingénieurs intéressent toujours ceux d’entre nous qui ont le moins de goût pour les études techniques, c’est quand ils nous montrent comment on met en valeur les richesses enfouies dans le son comment on exploite les ressources naturelles d’une contrée. Bien prospère serait la nation qui ne laisserait rien perdre de ce que lui offre la nature, qui saurait conjurer les élémens contraires et profiter de toutes les bonnes choses que la Providence lui accorde! Les savans capables de mettre à notre portée des sujets de ce genre sont vraiment trop rares. Les uns font profession de scruter les lois secrètes de la nature, et se maintiennent le plus souvent dans le domaine abstrait des théories générales; d’autres, avec plus de bonne volonté que de talent, entreprennent d’explorer la physique terrestre par des méthodes imparfaites. C’est ainsi que deux sciences, dont chacune a des rapports intimes avec l’agriculture, à géologie et la météorologie, se sont montrées presque inactives jusqu’à ce jour. La première est restée trop théorique, la seconde est tombée dans un certain discrédit faute d’une bonne direction. L’ouvrage que M. Belgrand vient de publier échappe à ce double écueil. Tout le monde connaît de nom cet ingénieur, auquel les distributions d’eau et les égouts de Paris ont fait une réputation européenne. M. Belgrand applique son savoir et ses quarante années d’expérience à l’étude