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LA
RELIGION DES PHENICIENS

I. Vergelijkende Geschiedenis der Oude Godsdiensten. — IIde stuk, IIde gedeelte : De Godsdienst van Fenicie en Israël (Histoire comparée des religions antiques, — la Religion de la Phénicie et d’Israël), par C. P. Tiele, professeur de théologie à Leide, 1872.

M. Tiele, naguère pasteur de la communauté remontrante à Rotterdam[1], aujourd’hui professeur de théologie à Leide, continue l’étude comparée des religions antiques, à laquelle il a voué sa vie scientifique. Tous ceux qui suivent de près les recherches de cet ordre s’applaudiront des facilités nouvelles que procure à ce savant encore jeune et admirablement doué pour sa tâche le poste

  1. Les remontrans ou arminiens forment en Hollande un groupe de communautés réformées qui se séparèrent au XVIIe siècle de l’église réformée nationale pour ne pas se soumettre à l’orthodoxie calviniste, sanctionnée par le synode de Dordrecht. Depuis longtemps, entre eux et leurs anciens adversaires, les rapports les plus pacifiques ont succédé à l’antagonisme antérieur, mais la séparation extérieure existe toujours. Les remontrans avaient à Amsterdam un séminaire et un professeur spécial de théologie ; les étudians devaient, outre ses cours, suivre ceux d’autres professeurs attachés à l’athénée de cette ville. Depuis l’an dernier, il a été décidé par l’assemblée représentative des communautés remontrantes que, dans l’intérêt des études scientifiques, ce séminaire serait transféré à Leide, et l’université de cette ville s’est prêtée avec empressement à cette adjonction, qui ne peut que profiter à toutes les tendances. M. Tiele a mérité l’honneur d’être désigné pour occuper le premier la chaire de professeur remontrant à Leide, et, comme il l’a insinué finement dans son discours d’inauguration, il y a quelque chose d’instructif et d’encourageant pour les amis du progrès dans le fait qu’un fils d’Arminius siège désormais à côté des successeurs de Gomar. Il est vrai qu’Arminius et Gomar auraient l’un et l’autre besoin d’y regarder à deux fois avant de reconnaître nettement leur postérité respective.