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de compromis qui veulent fonder des églises au nom d’un évangile sans miracles et sans mystères. La folie de la croix est à ses yeux la raison même comparée à ce qu’il appelle une double absurdité. Le mot tragique que Jean-Paul entendit dans la vision racontée par lui avec tant d’art, il n’y a plus de Dieu, retentit de nouveau au plein jour de la science sans troubler l’imperturbable sérénité de celui qui le répète. Sur les ruines de tous les autels, il n’y a plus qu’un culte à restaurer, c’est celui du vieux Pan, du grand Tout, qui produit, dévore et renouvelle la vie universelle. Telle est la conclusion de ce livre, qui est un des événemens du jour en Allemagne, et dont les éditions se succèdent rapidement. Il n’a rien en soi de bien effrayant pour ceux qui croient au Dieu de la conscience et au Dieu de l’Évangile. Ce que nous voulons seulement signaler dans ce livre si étrange, c’est qu’après avoir soufflé sur toutes les croyances sacrées du genre humain comme sur des bulles de savon, il retient du passé un seul dogme, un seul mystère, c’est la royauté de droit divin sous laquelle l’auteur veut abriter un conservatisme fort étroit et fort implacable, car personne n’a parlé plus durement du peuple et de ses aspirations. On voit qu’il veut rassurer la propriété, qui pourrait s’alarmer de ses négations. Il lui garantit le repos en mettant ses biens sous la sauvegarde de ce pouvoir inexplicable de la royauté qui a cela pour lui d’échapper à la raison ; le logicien à outrance n’hésite pas à se prosterner devant ce nouveau mystère. Il dit aussi son mot sur la lutte religieuse de la Prusse, et ce mot est un encouragement aux plus grandes duretés contre le catholicisme. Je traduis ses propres paroles. « Quant aux relations de l’église et de l’état, nous serons, nous, les partisans les plus chauds des hommes qui veulent aujourd’hui régler ces relations dans le sens du bien public et de la liberté de l’esprit. Aussi exprimons-nous le vœu que la main si ferme et si énergique du chancelier de l’empire ne soit pas entravée dans son œuvre par l’immixtion de mains plus faibles. Pour nous-mêmes, nous n’avons jamais demandé à l’état que ce que Diogène demandait à Alexandre : c’est que l’ombre de l’église ne soit plus sur notre chemin. » On le voit, le libre esprit est d’accord avec l’orthodoxie pour réclamer l’oppression religieuse au nom du bien public. Le chancelier a pour lui l’absolution des évangéliques et les encouragemens de l’auteur de la Vie de Jésus : il peut accomplir hardiment son œuvre, ce n’est pas l’opposition qui le gênera.


II

La déclaration de guerre à l’église catholique a suivi de très près la conclusion du traité de Paris. Le gouvernement prussien a trouvé