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L’ASPERGILLUM LYDIANUM
RECIT DE LA VIE MEXICAINE.


I.

L’Italien Blanchi, plus connu sous le nom de Janus Plancus, examinant au microscope le sable de la mer Adriatique, trouva que trente grammes de ce sable contiennent six mille coquilles de foraminifères. Alcide d’Orbigny, grand historiographe des protozoaires, que Lamarck a rangés à tort au nombre des mollusques, compta quatre cent quarante mille individus dans trois grammes du sable de la mer des Antilles. Moins riche sous ce rapport, le sable du golfe du Mexique ne renferme que mille coquilles par gramme de matière, ainsi que je l’ai établi dans mon vingt-cinquième mémoire à l’Institut des sciences naturelles de Boston, portant pour titre : De zoophytis deque molluscis in mari mexicano viventibus dissertatio. Inclyto civitatis Bostonianœ instituto dedicat Æmilius Bernaïus, scientiarum naturalium professer in Academia Pueblœ de Angelis, — Boston, Harper, via capitolina. MDCCCLIV.

Les foraminifères sont une des conquêtes scientifiques du microscope; les anciens ne connaissaient pas ce monde des infiniment petits, dont l’amas forme les bancs qui gênent si fort les navigateurs dans toutes les mers. C’est dans l’étude des sables chargés des débris de ces animalcules, et qui menacent de fermer un jour la baie d’Alvarado, que j’ai puisé les élémens de mon vingt-cinquième mémoire. Cette dissertation, lue le jour de la grande séance annuelle de l’Institut de Boston, enthousiasma si bien les savans dont je devais devenir le collègue qu’une médaille d’or me fut décernée. Trois hourras, — les journaux de l’époque mentionnent le fait, — retentirent en mon honneur.