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LES
MISSIONS EXTÉRIEURES
DE LA MARINE

III.

LA STATION DU LEVANT.


II

LES TROUBLES DE SMYRNE. — LE PACHA DE CÉSARÉE. — L’AMIRAL HALGAN[1].

I.

Il était dans la destinée de l’empire ottoman d’être toujours surpris par les insurrections. La doctrine du fatalisme exclut nécessairement l’idée d’une police vigilante, et les Turcs sont tout à la fois une race violente et une race paresseuse. Le secret des Grecs avait été bien gardé. Quelques soulèvemens partiels indiquèrent l’approche de la crise dès la fin du mois de mars 1821 ; le 2 avril, le soulèvement était général. Les propriétaires timariotes[2] sévirent subitement attaqués et attaqués sur tous les points à la fois ; ils furent frappés sans merci, dépouillés sans remords. En moins d’un mois, une population de 20,000 âmes, dispersée dans les campagnes de la Grèce, avait disparu. L’extermination, assure-t-on, fut préméditée ; elle entrait dans les plans et dans les calculs de l’hétairie.

  1. Voyez la Revue du 15 décembre 1872.
  2. Soldat turc auquel le sultan a fait une concession de terres qui entraîne certaines charges militaires.