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LES PROGRES
DE LA THERAPEUTIQUE
ET LES NOUVELLES SUBSTANCES MEDICAMENTEUSES

I. Élément de thérapeutique et de pharmacologie, par M. Rabuteoau, 1873. — II. Dictionnaire de thérapeutique, par MM. Bouchot et Després, 1872. — III. Lehrbuch der Pharmacologie, von A. Scoroff, 1870. — IV. Médecine et Médecins, par M. Littré, 1872.

Ce n’est pas encourir le reproche d’ignorance que de douter de la médecine. Ce genre de scepticisme est d’autant mieux porté que beaucoup de médecins confessent volontiers ne pas croire très fermement à la certitude de leur art, et même se complaisent à en affirmer les illusions et l’impuissance, quand ils ne vont pas jusqu’à nier la possibilité de jamais constituer scientifiquement l’ensemble des méthodes curatives. La vérité est que l’art de guérir se réduit à une application de certaines sciences. Dès que ces sciences font des progrès, cet art en doit faire et en fait d’aussi incontestables. C’est en maintenant l’équilibre entre le progrès de l’anatomie, de la physiologie, de la pathologie, de la thérapeutique, d’une part, et celui de la médecine pratique de l’autre, en subordonnant constamment la seconde aux premières, qu’on développera désormais l’art de guérir. L’anatomie enseigne comment sont faits les organes, la physiologie comment ils fonctionnent dans l’état de santé, la pathologie comment ils fonctionnent dans l’état de maladie, la thérapeutique comment ils se comportent en présence des milieux, c’est-à-dire des modificateurs de toute sorte au contact desquels on peut les placer. Ces quatre sciences, aussi positives et méthodiques que toutes les autres branches de la