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LA PRUSSE
ET LES DEUX EMPIRES

I. Thiers, Histoire du Consulat et de l’Empire. — II. Sybel, Geschichte der Revolutionszeit. — III. Garden, Histoire générale des traités de paix. — IV. Lanfrey, Histoire de Napoléon Ier. — V. Armand Lefebvre, Histoire des cabinets de l’Europe 1800-1815 — VI. Correspondance de Napoléon Ier, Bulletins de la grande armée, 1805-1807. — VII. Pertz, Aus Stein’s Leben — VIII. Benedetti, Ma mission en Prusse. — IX. Qui est responsable de la guerre ? par Scrutator, Paris 1871. — X. Duc de Gramont, La France et la Prusse avant la guerre, Paris 1872.

Après avoir reçu les confidences des hommes. d’état prussiens dont la politique avait amené la catastrophe de 1806, Gentz écrivait dans son journal[1] : « J’étais suffisamment instruit pour porter un jugement définitif. J’avais vu avant mon voyage que la grande majorité des personnes estimables à Berlin avaient désiré et demandé cette guerre par des motifs dont elles n’auront pas à rougir, pour mettre un frein aux progrès d’une puissance monstrueuse, pour briser les chaînes de l’Allemagne, pour relever leur propre pays de la dégradation cruelle où il était tombé aux yeux des contemporains. Je savais à présent que les ministres du roi avaient embrassé le même parti, d’abord par la crainte que leur inspiraient les instances toujours renouvelées de leurs adversaires et la fermentation générale des esprits, ensuite par leur propre conviction de la perfidie du gouvernement français et par le chagrin d’en avoir été joués et bafoués,

  1. Journal de ce qui m’est arrivé de plus marquant dans le voyage que j’ai fait au quartier-général de sa majesté le roi de Prusse le 2 octobre 1806 et jours suivans. — Mémoires et lettres inédites du chevalier de Gentz. Stuttgart, (en français).