Page:Revue des Deux Mondes - 1872 - tome 97.djvu/578

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA BIBLE
D’APRÈS
LES NOUVELLES DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES

I. Dr Ad. Merz, Archiv für wissenschaftliche Erforschung des alten Testaments, 1867-1869. — II. Ernest Renan, Mission de Phénicie. — III. François Lenormant, Essai de Commentaire sur les Fragmens cosmogoniques de Bérose, 1872 ; Lettres assyriologiques, 1871, t. Ier. — IV. Jules Oppert, Mémoire sur les rapports de l’Égypte et de l’Assyrie, 1869. — V. Waddington, Inscriptions grecques et latines de la Syrie, 1870.

Si, comme l’enseignait Héraclite d’Éphèse, tout change et se transforme éternellement, les sciences historiques doivent subir aussi les effets du flux et du reflux universel des choses, et la vérité d’hier peut devenir l’erreur de demain. C’est surtout dans les sciences dont l’objet est peu accessible à nos moyens d’investigation qu’on observe ces sortes de contradiction et d’oscillation perpétuelle. La mythologie comparée est une de ces études difficiles où l’on ne procède que par approximation délicate. Les formes divines, évoquées par le savant, se pressent, s’agitent, ondoient vaguement comme dans un pâle crépuscule, puis s’évanouissent et vont se perdre de nouveau dans l’abîme des temps. Où est le docteur Faust capable de rappeler à la lumière et de rendre à la vie ces ombres gracieuses ou terribles ? Pour cette œuvre, il ne faut pas seulement une grande pénétration, une large sympathie, un sentiment exquis des nuances les plus fugitives, il faut encore une sorte de divination ou d’intuition supérieure. Un érudit, quelque éminent qu’on le suppose, réunit bien rarement d’aussi hautes qualités ;