Page:Revue des Deux Mondes - 1872 - tome 97.djvu/373

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
L'AGRO ROMANO

LA VIE AGRICOLE ET LA VI PASTORALE DANS LES ANCIENS ETATS DE L'EGLISE

Les états de l’église étaient-ils viables ? avaient-ils en eux, surtout depuis qu’ils étaient réduits au seul patrimoine de Saint-Pierre, les conditions nécessaires à leur subsistance normale ? Telle est évidemment la question qu’auraient dû se poser les défenseurs du temporel des papes avant de faire des tentatives pour entraîner de nouveau la France dans une politique funeste à tant d’égards. Ce vieux temporel pouvait-il encore se tenir debout ? même protégé par les armes étrangères, n’était-il pas trop usé, trop appauvri de sang et d’or, trop irrémédiablement impuissant, pour ne pas aboutir lentement à la mort par inanition ? Ainsi s’éteignent certains vieillards auxquels la charité publique jette quelques deniers en passant.

Ce n’est ni la question de droit, ni la question de convenance religieuse ou politique d’une intervention que l’on se propose de traiter ici. Nous limiterons le problème à l’une de ses faces les plus simples, à la face économique, et là encore nous ne choisirons qu’un seul point, celui de l’économie rurale dans l’agro romano. Ce point a son importance dans le renouvellement de l’Italie. A défaut de détails statistiques, trop arides et difficiles d’ailleurs à obtenir en un pays où les calculs de cette science n’étaient pas du domaine public, nous produirons les résultat, d’observations suivies, lentement recueillies en un séjour de seize ans dans la contrée et dans le voisinage. Un coup d’œil sur les solitudes des campagnes romaines, un aperçu de leur économie rurale au point de vue de la