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raux en se référant seulement au nombre des dépêches et en négligeant toutes les différences qu’elles présentent (nombre de mots, frais de poste et d’exprès, etc.); mieux encore, on chercherait à établir, en opérant sur des périodes convenablement choisies, des moyennes qui éviteraient une comptabilité détaillée.

Il faut dire que jusqu’ici les faits n’ont donné qu’une médiocre satisfaction au désir de la conférence. La méthode qu’elle a recommandée n’est entrée que péniblement dans la pratique, et ce n’est que depuis très peu de temps que le système proclamé en 1865 commence à se généraliser. Il a reçu pourtant dans un cas particulier une application brillante, si brillante qu’elle dépasse même les modestes espérances que la commission avait formulées. En opérant comme nous l’indiquions tout à l’heure, on réalise des simplifications notables, mais en somme on a toujours un compte à tenir. Ne pourrait-on, dans certaines circonstances, s’affranchir de tout compte ? Que si, en examinant les moyennes, on arrive à reconnaître, dans tel ou tel cas particulier, que la circulation est la même dans les deux sens, les taxes terminales étant d’ailleurs équivalentes de part et d’autre, chacun gardera les sommes qu’il a perçues, et on pourra se dispenser de l’échange de tout décompte. Tel est le fait qui se présente dans les rapports de la France avec la Prusse, et depuis plusieurs années déjà ces deux puissances ont adopté ce mode de procéder éminemment commode, qui consiste à supprimer tout décompte international. Ce système, récemment étendu au service des postes dans un traité conclu entre la Prusse et la France, a donné lieu à des critiques évidemment mal fondées. Il y a là un exemple qui mérite à coup sûr d’être imité, et dont on pourrait tirer parti dans beaucoup de circonstances.


IV.

Après avoir ainsi réglé un certain nombre de questions plus ou moins professionnelles, la conférence devait s’occuper d’assurer l’avenir des rapports internationaux et la continuité de l’œuvre qu’elle inaugurait. C’était là l’objet du titre Ve du projet de convention. Et d’abord la convention elle-même devait être soumise à des révisions périodiques. Des conférences auraient lieu à cet effet successivement dans la capitale de chacun des états contractans. Le projet fixait à deux ans l’intervalle de ces réunions ; mais on fit remarquer qu’il était inutile d’établir une périodicité si régulière et que, sous l’empire des traités partiels conclus dans le passé et qui avaient de même établi des réunions périodiques, on avait toujours