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LA FRANCE
AU LENDEMAIN DE ROSBACH
d’après des documens nouveaux.

I. Correspondance particulière manuscrite de Bernis et de Choiseul (1757-1758), archives des affaires étrangères. — II. Correspondance diplomatique des mêmes personnages (1757-1758). Manuscrits de la Bibliothèque nationale, n° 7134. — III. Lettres de Soubise, de Richelieu, de Clermont et de Bellisle à Choiseul, même date, manuscrits de la Bibliothèque nationale, n° 7137. — IV. État manuscrit des forces de l’armée française avant la guerre de sept ans, bibliothèque Mazarine, n° 2798. — V. Correspondance imprimée de Pâris-Duverney avec le comte de Saint-Germain, lieutenant-général, commandant l’arrière-garde à Rosbach.

Malgré certaines apparences, il serait injuste de placer sur la même ligne, en les enveloppant dans une comparaison superficielle, les journées néfastes de la guerre de sept ans et les terribles batailles où notre pays vient de succomber. L’armée française de 1870, écrasée sous le nombre, n’a point mérité l’injure d’être mise en parallèle avec les soldats de Soubise, qui lâchaient pied sans tirer un coup de fusil. De son camp de Rosbach, Frédéric écrivait ce billet à l’envoyé de Hanovre près la cour de Vienne : « L’armée de France a eu l’air de m’attaquer le 5 de ce mois, mais elle ne m’a pas fait cet honneur, s’étant enfuie, sans que je la puisse joindre, dès la première décharge de mes troupes. » C’est d’un tout autre style, on en conviendra, que l’empereur Guillaume rédigeait ses bulletins ; les sanglantes victoires dont il remerciait Dieu n’autorisaient pas ce ton d’impertinence et d’ironie. Il y a cependant entre la guerre de sept ans et celle de 1870 des rapports frappans ; mais ces ressemblances sont politiques plutôt que militaires : en