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L’ÎLE
DE MADAGASCAR


LES TENTATIVES DE COLONISATION. — LA NATURE DU PAYS.
— UN RÉCENT VOYAGE SCIENTIFIQUE.

TROISIÈME PARTIE[1].

I.

On a pu s’en convaincre, — jusqu’au moment où s’arrête notre récit, l’île de Madagascar n’a été visitée par les Européens que sur le littoral et dans une portion très circonscrite de l’intérieur, l’Ankova et la contrée adjacente ; les recherches et les observations scientifiques n’ont été poursuivies que sur des espaces assez restreints. Les Français qui vinrent au XVIIe siècle s’établir sur la Grande-Terre connurent principalement la partie méridionale ; dans le siècle présent, on ne s’est presque plus occupé de la région du sud. Les investigateurs en général, botanistes et zoologistes, ont borné leurs courses au pays qui s’étend d’Andouvourante à l’entrée de la baie d’Antongil et à l’île Sainte-Marie ; plusieurs ont exploré la côte du nord-est : les rivages de la baie de Vohémar, du port Leven, de la baie de Diego-Suarez ; quelques-uns, surtout depuis notre occupation de Nossi-Bé, ont parcouru la côte du nord-ouest : le littoral des baies de Passandava, de Mazamba, de Bombétok, et vers le sud les environs de la baie de Saint-Augustin. Les études sérieuses ont été rares dans la partie centrale, dans cette province d’Imerina dont on parle si souvent depuis que les Européens fréquentent Tananarive. Il reste donc beaucoup à faire pour les natu-

  1. Voyez la Revue du 1er  juillet et du 1er  août.