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L’ÎLE
DE MADAGASCAR


LES TENTATIVES DE COLONISATION. — LA NATURE DU PAYS.
— UN RÉCENT VOYAGE SCIENTIFIQUE.

DEUXIÈME PARTIE[1].

Après la chute de l’empire, lorsqu’il fut permis à la France de revoir les mers et de songer à ses anciennes colonies, l’Ile-de-France et l’île Bourbon étaient aux mains des Anglais ; l’agent placé à Tamatave par le général Decaen avait été expulsé, les forts qui existaient dans les comptoirs de la côte orientale de Madagascar avaient été détruits, le pays abandonné aux indigènes. Le traité de Paris spécifiait la cession à la Grande-Bretagne de l’Ile-de-France et de ses dépendances. Dans l’opinion, du gouverneur de la colonie anglaise, sir Robert Farquhar, Madagascar était une simple dépendance de l’Ile-de-France, qu’on appelle désormais l’île Maurice. L’interprétation, au moins singulière, fut contestée ; elle donna lieu à l’échange de nombreuses pièces diplomatiques entre la France et l’Angleterre. Un ordre du gouvernement britannique, en date du 18 octobre 1816, enjoignit à l’amiral Farquhar de remettre immédiatement à l’administration de l’île Bourbon les anciens établissemens de Madagascar. Les écrivains anglais aiment à plaisanter à

  1. Voyez la Revue du 1er juillet.