situation, a manifesté des prétentions démesurées. Le prince Adolphe Auersperg s’est montré plus conciliant et a réussi à former son cabinet, de sorte que pour le moment on peut dire qu’une certaine harmonie est rétablie, dans les pouvoirs de l’Autriche, entre tous ces ministères de Vienne et de Pesth. Dans toutes ces combinaisons, on le voit, il n’est point question de la Bohême et des Tchèques, qui se réfugient plus que jamais dans leur hostilité contre Vienne. C’est là un inconvénient qui n’a rien de nouveau, et le comte Andrassy, en négociant l’accord de toutes les autres parties de la Cisleithanie, espère précisément amener les Tchèques à une transaction équitable qui, sans rien coûter à leurs droits, sauvegarderait l’intégrité de l’empire. L’Autriche se sauvait et s’agrandissait autrefois par les mariages des princes ; les mariages entre provinces ou entre races diverses sont un peu plus difficiles, et le comte Andrassy sera un habile négociateur, s’il arrive à sceller l’alliance de la Bohême et de l’Autriche.
La nouvelle œuvre de M. Al, Dumas nous oblige de revenir sur son avant-dernière pièce. Le silence de la Revue sur la Visite de noces, représentée il y a deux mois, n’était pas un oubli, mais une concession patiente qu’il convient d’accorder quelquefois à un homme d’un talent au-dessus de la mesure ordinaire. C’est la seule marque d’intérêt que, dans un cas de ce genre, la vérité permette de donner : on se tait parce que l’erreur est tellement évidente que nul ne peut s’y méprendre ; on se tait parce qu’on espère que la seconde rencontre sera une revanche. La seconde rencontre s’est présentée, et, nous regrettons d’avoir à le dire, il n’y a pas eu de revanche. Les mêmes fautes s’y reproduisent sur des points de haute importance ; il en résulte que nous ne pouvons exprimer toute notre pensée sur la Princesse George, sans parler de la Visite de noces.
De cette pièce donnée au mois d’octobre et qui est allée, nous le craignons, rejoindre les fleurs d’automne, en deux mots voici le fond. Un homme, un gentilhomme, s’il en faut croire l’auteur, M. de Cygneroi, est fatigué des marquises et des bourgeoises qui se mettaient à sa discrétion, quoiqu’il n’ait qu’un esprit assez commun. Avec des expressions qui ne rappellent ni le gentilhomme ni la justesse habituelle du style de M. Dumas, il ensevelit tout ce monde féminin dans un oubli dédaigneux. Il se marie non par amour, mais pour connaître une émotion d’un autre genre. Sa dernière maîtresse, la comtesse Lydie, se présente elle-même comme une personne qui a passé, depuis le Cygneroi, par de nombreuses