termites, des éphémères et des libellules. La présence des myriapodes est certaine : on en a recueilli un en Amérique dans un tronc de sigillaire, où il avait sans doute établi autrefois sa demeure. Un autre myriapode découvert récemment dans l’Illinois, l’anthraceps, laisse voir les trous respiratoires ou trachées, qui prouvent que depuis cette époque les caractères propres à la classe dont il fait partie n’ont pas changé. L’existence de la classe des arachnides est attestée dans le terrain carbonifère par un magnifique scorpion, trouvé en Bohême et peu différent des grandes espèces venimeuses de la zone tropicale actuelle.
De ces articulés, les uns sont carnassiers, comme les myriapodes ou mille-pieds, les scorpions et les libellules ; les autres, comme les éphémères, voisins des libellules, bien connus par la courte durée de leur vie aérienne à l’état parfait, n’ont qu’une bouche dépourvue de véritables organes de manducation ; leurs larves seules, aquatiques et voraces, se nourrissent de matières animales. M. Dawson a signalé dans la houille du Canada des éphémères ayant 7 pouces d’envergure, dimension bien supérieure à celle d’aucune espèce actuelle d’éphémériens, groupe remarquable plutôt par la petitesse de ses formes. La multiplication des éphémériens est parfois si prodigieuse qu’ils donnent lieu à des nuages capables d’obscurcir le jour, et que leurs restes accumulés au bord des ruisseaux peuvent simuler une épaisse couche de neige. Les autres articulés des temps primitifs se nourrissaient de substances végétales de toute sorte. On sait les ravages des sauterelles ; ceux des termites consistent à détruire les bois de charpente, les meubles et les constructions. Il y a d’ailleurs plus d’un trait de commun entre l’ordre des névroptères (libellules, éphémères, termites) et celui des orthoptères (sauterelles, blattes). Le rapprochement était plus intime encore dans les temps primitifs, comme l’a fait ressortir M. Heer. Ainsi la convergence des orthoptères et des névroptères, que nous avons vue attestée dans le dévonien par la présence d’un type qui résumait les caractères confondus des deux ordres, persiste après ce premier âge et s’accuse par la prédominance des groupes chez qui leur affinité mutuelle se manifeste avec le plus d’énergie. Les blattes abondent dans les contrées méridionales ; elles s’attachent à toutes les provisions domestiques, surtout à la farine. Durant le jour, elles se tiennent blotties dans les fissures ; leurs métamorphoses sont lentes et incomplètes, leur vie longue et tenace, leurs mœurs remarquables par le soin qu’elles prennent de leur progéniture. On voit que l’instinct le plus développé était loin de faire défaut aux insectes primitifs. Le scorpion, sous ce rapport, n’est pas inférieur aux arachnides les mieux doués ; il vit parmi les décombres et ne sort guère que la nuit, comme les blattes et les termites. Ces animaux demeuraient