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liques ; il leur est difficile de ne point paraître aux yeux du grand nombre nier l’autorité dont le dogme émane, c’est-à-dire l’église elle-même. Les opposans n’ont cependant pas semblé jusqu’à présent pouvoir se passer d’un pape. Or Pie IX les a maudits et repoussés de sa communauté. Songent-ils à élire un autre pape? se proposent-ils de convoquer les assemblées primaires de l’église pour nommer un nouvel évêque de Rome? Espèrent-ils, au moyen des témoignages archaïques de l’Écriture et des pères de l’église, ébranler une monarchie tolérée depuis plusieurs siècles par l’ensemble de la chrétienté? Le peuple acceptera-t-il une église bâtie sur la critique historique? En somme, les argumens des vieux catholiques ne diffèrent en rien de ceux que l’église gallicane a employés jusqu’à la fin du XVIIIe siècle pour la défense de ses libertés. C’est la traduction en allemand, moins l’éloquence de Bossuet, de la déclaration de 1682, des protestations des évêques français aux conciles de Pise, Constance et Bâle, des discours du cardinal de Lorraine, proclamant en plein concile de Trente que les Français préféreraient la mort à la victoire de l’ultramontanisme. Et s’il n’y avait point pour assurer le triomphe de l’opposition allemande des motifs plus populaires que des raisons de théologiens, les libertés de l’église germanique courraient le risque de rejoindre celles de l’église gallicane.


III.

Les décrets du dernier concile ont une autre portée que celle d’une définition scolastique. En transférant au pape un pouvoir direct, irresponsable sur les diocèses, la garantie qu’offrait jadis aux populations la puissance épiscopale est du même trait supprimée; les fidèles sont livrés désormais sans intermédiaires à l’autorité de la cour de Rome, souvent despotique, en réalité toujours anonyme, et étrangère en tout cas aux véritables intérêts d’une population éloignée. La société laïque est ainsi forcément appelée à prendre part au conflit; cette domination absolue du pape est contraire à tous les principes de la société moderne. Vie politique, vie civile, se voient également troublées. Si d’une part les institutions représentatives, le serment constitutionnel, la liberté de conscience, celle de la presse, sont inconciliables avec le Syllabus, décret revêtu désormais d’une puissance obligatoire, — d’autre part, dans la famille, il n’est pas plus possible au catholique allemand d’accepter le terrible dilemme que Rome impose à sa conscience. Peut-on sérieusement le condamner à choisir entre la société religieuse et la société politique, l’obliger à trahir ou l’état ou l’église? Une telle prétention est un