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contre le droit de propriété qui ait été voulu et consommé de notre temps vaut bien qu’on s’y arrête, et qu’on le fasse figurer avec ses conséquences dans le bilan des actes qui ont préparé pour la France l’abaissement de l’âme et la mutilation du corps.

La confiscation a vendu cinq des résidences de la famille d’Orléans sans compter les bâtimens de Monceaux.

Huit grands domaines ont été entièrement aliénés ; en voici, les noms avec indication de leurs principales subdivisions :


Indication des domaines Désignation des biens
AUMALE Ancien château, dépendances et forêts.
LE RAINCY Château, parc et dépendances.
LA FERTE-VIDAME Château, parc et dépendances.
PACY Forêts de Roseux et d’Ivry.
MONCEAUX Parc, bâtimens et dépendances.
NEUILLY Parc, moins quelques parcelles acquises depuis 1830.
BISY Château, parc et forêts.
VERNON Forêt.

Quatre grands domaines ont. été l’objet de ventes partielles, savoir :


AMBOISE Quelques annexes.
BONDY Forêt.
JOINVILLE Ancien prétoire, forêt de Baudray, bois de l’Éparmont, bois de Libraumont.
SAINT-DIZIER Haut-fourneau d’Éclaron.

Deux grands domaines seulement, Eu et Dreux, la petite propriété de Lepaud (Creuse), dont le revenu est presque nul, sont encore entiers entre les mains de l’état. À ces domaines épargnés, il faut joindre un certain nombre d’actions des canaux du Loing et d’Orléans dont aucune n’a été aliénée. Après l’expropriation pour cause d’utilité publique dont ces canaux ont été l’objet[1], l’état a fait annuler les titres des actions ayant fait partie de la donation du 7 août; mais la propriété reste intacte entre les mains de l’état, qui en doit compte en nature ou en un capital équivalent[2].

Tels sont les débris des propriétés de la famille d’Orléans que les jours comptés du second empire ne lui ont pas laissé le temps de faire disparaître. Nous voudrions pouvoir satisfaire la curiosité de nos lecteurs en leur donnant en chiffres le résultat de la confiscation; mais le ministère des finances possède seul des renseignemens précis sur le capital provenant des ventes et sur la, totalité des revenus dont les héritiers du roi Louis-Philippe ont été dépouillés pendant vingt années consécutives. Toutefois, après avoir

  1. Loi du 1er août 1860.
  2. Loi du 20 mai 1863.