les voitures d’ambulance, et à constituer ainsi une sorte de place de secours intermédiaire entre la ligne de combat et la place de pansement. La portée aujourd’hui si grande de l’artillerie oblige en effet à reculer assez loin la place de pansement pour que l’on cherche à diminuer le plus possible la longueur du trajet que doivent parcourir les brancardiers. Les autres médecins de régiment se réuniraient à la place de pansement.
La place de pansement doit être établie dans un village ou du moins près d’une habitation, à proximité d’une rivière ou d’un puits, à une distance de la ligne du combat qui dépend de la disposition du terrain, et autant que possible à l’abri des projectiles. L’ambulance divisionnaire, composée en général de 1 médecin-major et de 4 ou 6 aides-majors, est le point où le blessé reçoit dans l’armée française les premiers secours sérieux. Les plaies sont visitées, les projectiles faciles à découvrir sont extraits, les amputations tout à fait urgentes sont pratiquées, et les malades sont tous dirigés, soit par les voitures Masson, soit par les cacolets ou les litières, jusqu’à l’ambulance du quartier-général du corps. Chaque division de l’armée a donc sa place de pansement, desservie par des médecins spéciaux, aidés le plus souvent par quelques-uns de leurs collègues des régimens. En Autriche, sauf les cas de nécessité, il n’existe par corps d’armée qu’une seule place de pansement (Ver-band-Platz) ; il est vrai qu’elle est suppléée en partie par les places de secours. Le service y est fait par les infirmiers de la compagnie de santé et par les médecins des régimens engagés. En Prusse, chaque division a sa place de pansement desservie par une des trois compagnies de santé que viennent renforcer la moitié des médecins des régimens d’infanterie[1]. Or, comme chaque division compte 12 bataillons et par conséquent 24 médecins, 12 médecins viennent ainsi en aide à leurs 6 collègues de la compagnie de santé, et, grâce. à ce renfort important, l’ambulance d’une division compte en Prusse trois fois plus de médecins qu’en France. Les médecins s’y divisent en trois groupes : les premiers déshabillent les blessés en coupant leurs vêtemens, lavent et examinent les plaies, pansent celles qui sont légères, extraient les projectiles faciles à découvrir ; les seconds s’occupent de la réduction et du pansement des fractures ; ceux du dernier groupe font les amputations, les ligatures d’artères. Les opérations plus longues, plus difficiles et moins urgentes, comme les résections articulaires, sont interdites à la place de pansement.
L’ambulance du quartier-général du corps d’armée complète notre système de secours sur le champ de bataille ; son personnel, très
- ↑ Ajoutons en passant que chaque soldat prussien porte pendant le combat, dans la poche gauche de son pantalon, un pansement tout préparé.