fonctions qui étaient jadis confiées aux sous-aides, supprimés en 1850. L’institution est bonne, mais elle demande à être sérieusement développée. Le nombre des infirmiers de visite est encore trop limité, et ce qui leur manque surtout, c’est une école où ils puissent recevoir une instruction spéciale.
Les besoins étant partout les mêmes, on retrouve dans les principales armées de l’Europe cette distinction entre les deux ordres d’infirmiers, ou tout au moins ce qu’on avait appelé d’abord en France les infirmiers panseurs. En Prusse, les infirmiers d’ordre supérieur sont appelés aides hospitaliers (Lazarelk-Gehulfen), les autres sont des gardes-malades (Kranken-Wœrter). Les aides hospitaliers ont été créés par une ordonnance en date du 17 mars 1832, bien avant nos infirmiers de visite ; ils présentent sur ces derniers l’avantage d’une éducation générale et spéciale plus complète. S’ils remplissent à peu près les mêmes fonctions auprès des malades, ils ont dans l’armée une situation un peu plus élevée que celle de nos infirmiers de visite, et c’est parmi eux que. se recrute le personnel des inspecteurs de section (Revier-Aufseher) chargés de la surveillance des services généraux et du personnel inférieur, de la tenue de l’économat ; ils sont classés dans l’intendance et remplissent des fonctions de comptables. Les Kranken-Wœrter ont été créés le 29 avril 1852 par Frédéric-Guillaume IV. Ce sont de simples soldats du service actif, lesquels, après avoir achevé au corps leur instruction militaire, passent sur leur demande dans le service des hôpitaux et dans le corps des gardes-malades ou infirmiers militaires. Après un séjour d’une année, après y avoir reçu l’instruction nécessaire, ils sont le plus souvent renvoyés dans leur foyer et entrent dans la réserve. Tandis que les hommes de la réserve doivent figurer aux exercices semestriels, l’infirmier est rarement rappelé, et s’il ne survient pas de guerre ou une mobilisation de l’armée, il peut gagner l’époque de sa libération définitive sans avoir fait aucun nouveau service. Cette diminution dans la durée du service actif, l’exemption des exercices semestriels de la réserve, sont les motifs qui poussent un certain nombre de soldats à entrer dans le corps des infirmiers. L’organisation prussienne des aides hospitaliers est excellente, celle des gardes-malades est très défectueuse, car la courte durée de leur service ne permet pas de leur donner une expérience suffisante, et ils ne peuvent être que des infirmiers fort médiocres.
En Autriche, les infirmiers appelés soldats de santé (Sanitäts-Soldaten) suivent pendant trois années des cours théoriques et pratiques, dont quelques-uns sont faits par des médecins. On leur enseigne les élémens de l’anatomie, de la physiologie ; on les