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général-major, le médecin en chef de première classe celui de colonel. En Russie, l’assimilation est double, c’est-à-dire qu’aux grades dans la médecine militaire correspondent des grades militaires et un rang dans la hiérarchie civile. On sait en effet que tous les employés de l’état, que tous les fonctionnaires, que toutes les personnes exerçant une profession libérale sont rangées hiérarchiquement dans une des quatorze classes de la noblesse, — noblesse personnelle, et qui ne devient héréditaire que pour ceux qui sont arrivés à la quatrième classe. Ainsi le médecin en chef général a le grade de major-général et le rang civil de conseiller d’état, titre purement honorifique, qu’il ne faudrait pas confondre avec une fonction, car il n’est point membre d’un corps délibérant appelé conseil d’état. Le médecin en chef de la garde impériale a le grade de général de brigade, le rang de conseiller d’état, et il appartient à la cinquième classe de la noblesse. Le médecin en chef de corps d’armée est colonel et conseiller de collège ; le médecin principal de division est lieutenant-colonel et conseiller de la cour ; le médecin major est chef de bataillon et assesseur de collège ; enfin le médecin de bataillon est capitaine en même temps qu’il appartient à la neuvième classe avec le titre de secrétaire de collège. En Prusse, le médecin-major-général (General-Stabs-Arzt) est général-major ; le médecin-général (General-Arzt) est colonel, ou, s’il n’est que de seconde classe, lieutenant-colonel, le médecin-major supérieur (Ober-Stabs-Arzt) major, le médecin-major (Stabs-Arzt) capitaine ; les aides-majors (Assistenz-Arzt) sont, suivant la classe, lieutenans en premier ou en second. Quant aux sous-aides (Unter-Arzt), ils occupent une position qui, dans notre armée, a quelque analogie avec celle d’adjudant-sous-officier ; ils sont ce qu’en Prusse on appelle d’un nom français : porte-épée. Le chirurgien-major, n’étant que capitaine, paraît avoir une assimilation beaucoup moins favorable que celle qui est affectée aux chirurgiens-majors français ; mais il faut se rappeler que les compagnies dans l’armée prussienne sont de 250 hommes, que le capitaine est monté comme nos chefs de bataillon, et que hiérarchiquement la situation du capitaine est plus importante dans l’armée prussienne que dans la nôtre.

Il y a une différence notable entre l’assimilation telle qu’elle existe dans l’armée prussienne et telle qu’elle est établie dans la nôtre. En France, le médecin militaire est assimilé, quant au grade, aux officiers de l’armée, mais il n’a pas la possession complète des droits attachés à ce grade. Ainsi le médecin inspecteur a le titre de général de brigade ; toutefois, lorsqu’il atteint l’âge de la retraite, il ne passe pas comme les généraux dans le cadre de réserve, et c’est