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sur les secours aux étrangers réfugiés. Enfin, avec quelques diminutions sur diverses subventions payées par le trésor, avec la suppression temporaire de l’allocation des chemins vicinaux, qui n’est pas inférieure à 11,500,000 francs, on parviendrait à retrancher 24 millions sur le budget du ministère de l’intérieur.

Les dépenses du ministère des finances qui ne se rattachent pas à la dette publique appartiennent presque tout entières aux frais de régie, de perception et d’exploitation des impôts. Nous remettons donc à cette partie des opérations l’examen des économies que pourrait fournir ce département.

Il y a peu de chose à diminuer sur les dépenses ordinaires de l’Algérie, qui s’élèvent à 15 millions; mais, en ce qui regarde les dépenses extraordinaires, on pourrait soulager l’état de la charge des travaux qu’il exécute et qu’il paie avec les fonds avancés par la Société algérienne. Ces travaux étaient prévus au dernier budget de l’empire pour 16,666,666 francs. On en retarderait la continuation, ce qui supprimerait une dépense égale. On arrêterait du même coup la progression de l’annuité due à la société pour les intérêts et l’amortissement du prêt qu’elle s’est engagée à faire à l’état pour une somme de 100 millions, et qu’elle a réalisée jusqu’à concurrence de 79 millions. La progression de l’annuité était prévue en 1871 pour 964,000 francs. Le chiffre de l’annuité elle-même pourrait être abaissé au moyen d’un accord avec la Société algérienne, qui ne refuserait pas sans doute de répartir l’amortissement sur un plus grand nombre d’années. En procédant d’une façon analogue pour les chemins de fer de l’Algérie, en ralentissant les travaux et en obtenant de la compagnie la modération du taux de l’annuité qui lui est due, on réaliserait sur l’ensemble de ces dépenses une économie de 2 millions 1/2, déduction faite des 16 millions de travaux qui sont compensés par la suppression de la recette fournie par les avances de la Société algérienne.

Le ministère de l’instruction publique est celui qui a le droit d’être le plus épargné. Cependant la nécessité conseillerait de distraire de ses crédits une somme d’environ 2 millions, prise notamment sur la dépense des bourses dans les lycées, sur les subventions extraordinaires aux lycées, sur les subventions aux communes et aux départemens pour l’instruction primaire, sur l’Observatoire, le Bureau des longitudes, la Bibliothèque nationale, les voyages et missions scientifiques, l’école des hautes études, etc. Les services de l’agriculture et du commerce pourraient supporter un retranchement de 2 millions sur les encouragemens et subventions de toute espèce payés par l’état. Pour les services dépendant de l’ancien ministère des beaux-arts, avec un peu de hardiesse on leur enlèverait 10 millions 1/2 : 200,000 francs de la fête du 15 août,