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de l’amortissement. Le montant de ces engagemens au 1er janvier 1871 était de 815 millions 1/2, sur lesquels le trésor s’était libéré jusqu’à concurrence de 55 millions. Restait une somme de 760 millions-, qui doit être diminuée de 35 millions pour les chemins de fer de l’Alsace. Pour 1871, les annuités et subventions payables aux compagnies montaient à 42,501,406 fr., y compris 2,190,000 fr. destinés aux chemins de fer alsaciens. L’état devait en outre exécuter des travaux pour 3 millions : c’était donc une somme de 45,500,000 francs qui incombait au trésor, indépendamment des garanties d’intérêts prévues pour 41 millions, soit en tout plus de 86 millions.

Cette charge est excessivement lourde dans les circonstances actuelles, et l’on doit s’efforcer de l’alléger, dût-on retarder l’achèvement si désirable de nos voies ferrées. Il serait donc à souhaiter qu’on entamât avec les compagnies des négociations à l’effet de revoir d’accord les conventions, et de réduire notablement, de moitié s’il est possible, les sommes à fournir par l’état en travaux, annuités et subventions. On répartirait la dette des chemins de fer sur un plus grand nombre d’années, en se réservant la faculté de revenir aux premiers traités, si les événemens venaient à se modifier. En admettant qu’une transaction de cette nature fût acceptée, et en déduisant d’autre part l’annuité afférente aux chemins d’Alsace, on pourrait réaliser une économie de 24 millions. Les autres travaux publics donneraient lieu à des réductions non moins importantes. Si nous sommes d’avis de maintenir avec une simple diminution de 1,800,000 francs l’allocation affectée aux travaux ordinaires des routes, ponts, rivières, canaux et ports, allocation qui monterait encore à 50 millions, nous croyons qu’on pourrait supprimer presque entièrement les sommes destinées aux travaux neufs, 5 millions 1/2 pour les routes nationales, 1,800,000 francs pour la construction de grands ponts, 14 millions pour l’amélioration des rivières et des canaux, 11 millions pour l’amélioration des ports maritimes, 2 millions 1/2 pour les travaux d’amélioration agricole, en tout 35 millions. Il est bien entendu qu’on devrait restituer à ces divers travaux leurs anciens crédits dès que le permettrait la situation des finances. Avec ces 35 millions, les 24 millions des chemins de fer et quelques autres réductions sur différens chapitres, sur celui du personnel notamment, on atténuerait d’environ 60 millions la dépense du ministère des travaux publics.

La justice n’a pas une exubérance de crédits dans lesquels il soit facile de tailler largement. Pour gagner 1 ou 2 millions, il faudrait procéder à une réorganisation presque complète des services. Il faudrait remanier le nombre et peut-être la compétence des cours d’appel et des tribunaux de première instance. Un projet