Page:Revue des Deux Mondes - 1871 - tome 94.djvu/683

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

on demandait une intervention diplomatique. Une intervention diplomatique ! et avec qui ? Quelle est la puissance qui n’a pas reconnu les événemens accomplis en Italie ? Et d’ailleurs que signifie une intervention diplomatique qui est bien sûre de ne pas réussir, à moins qu’elle n’ait l’arrière-pensée de devenir plus active ? Il a fallu toute l’habileté de M. Thiers pour ramener cette situation à sa vérité pratique, et il avait d’autant plus de mérite que lui, un vieux défenseur du pouvoir temporel, il était obligé de se rendre à la puissance des choses. Il n’a pas caché qu’on ne devait rien lui demander qui fût propre à compromettre la politique de la France. Tout ce qu’il a promis, c’est de défendre l’indépendance religieuse du pape dans une situation qu’il n’a pas faite. C’est sous le bénéfice de ces explications qu’on a voté le renvoi des pétitions au ministre des affaires étrangères, en s’en remettant au patriotisme et à la prudence du chef du pouvoir exécutif.

Et maintenant quelle différence y a-t-il entre ce renvoi au ministre des affaires étrangères et l’ordre du jour qui avait été d’abord proposé avec la même attestation de confiance, qui avait été accepté par M. Thiers lui-même ? Au fond, il n’y en a aucune, puisque les deux motions ratifiaient les déclarations de M. Thiers. Seulement c’est M. Gambetta qui a failli tout gâter ; il a voulu intervenir comme chef de parti, mettre sa griffe sur l’ordre du jour, et du coup il l’a tué sous lui. En faisant la même chose, la majorité a voulu la faire autrement. Et voilà comment M. Gambetta a gagné sa première victoire parlementaire en rentrant dans la politique !

CH. DE MAZADE.




CORRESPONDANCE

Nous avons reçu trop tard la lettre suivante pour l’insérer dans notre dernier numéro.

Versailles, le 12 juillet 1871.

 Monsieur le directeur,

Le numéro du 1er juillet 1871 de votre Revue contient un article de M. le capitaine de vaisseau Aube, intitulé le 20e Corps d’armée, dans lequel les opérations du 15e corps que j’avais l’honneur de commander sont étrangement présentées, et où je suis personnellement l’objet de ses attaques.

J’ai l’honneur de vous prier d’insérer dans votre plus prochain numéro la réponse suivante, qui expose les faits sous leur véritable jour.