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termites, habitent les régions les plus chaudes de l’Asie et de l’Afrique. On ne rencontre dans le Kiang-si aucun mammifère du genre des écureuils, ou des campagnols, ou des taupes. Les oiseaux, assez répandus, mais peu variés surtout dans les plaines, appartiennent presque tous aux espèces déjà observées dans le Quang-tung et le Fou-kien, à Hong-kong et sur l’île d’Amoy.

Le faisan à collier habite la montagne, et la caille de Chine fréquente les champs cultivés ; il n’y a point de perdrix. Le corbeau à cravate blanche, la corbine chinoise[1], la pie ordinaire et la pie bleue, un martin[2], le cincle de Pallas, répandu depuis la Sibérie jusque dans l’Asie centrale, et, parmi les petits, le verdier de Chine, le friquet, des bruans, une mésange toute mignonne[3], les hirondelles rustique et alpestre, sont les oiseaux les plus communs du pays. Sur les montagnes, et principalement sur la montagne de Ly-chan, vivent plusieurs espèces du groupe des merles qui existent également au Bengale[4] ou dans la Chine orientale[5]. Aux environs de Kin-kiang, se trouve une jolie petite sittelle[6] qu’on n’a pas rencontrée ailleurs. Le martin-pêcheur du Bengale se montre sans cesse au bord des rivières et des étangs ; la crécerelle, l’épervier commun, un milan[7], sont les seuls rapaces qui séjournent dans le pays. Les oiseaux aquatiques les plus ordinaires sont le pélican frisé, nos hérons d’Europe, deux ou trois espèces asiatiques du même genre, un petit chevalier[8], une bécassine, le foulque noir et quelques canards. En hiver, les palmipèdes arrivent sur les eaux en quantité incroyable et répandent une animation à la fois curieuse et charmante. Les reptiles ne sont pas nombreux dans le Kiang-si ; cependant il y a des tortues terrestres et plusieurs espèces de serpens. On ne voit de salamandres d’aucune sorte ; mais les grenouilles, que les Chinois tiennent en grande estime pour la table, sont en abondance prodigieuse au milieu de ce pays couvert d’eau. Une espèce de cette famille, qui vit en paix dans les torrens des parties élevées du mont Ly-chan, atteint une grosseur énorme, et ce qu’elle offre de plus extraordinaire que la taille, c’est un cri profond capable d’effrayer quand on l’entend pour la première fois mêlé au bruit des cascades. « La voix de cette grenouille, dit notre voyageur, ressemble à une sorte d’aboiement qui rappelle

  1. Calocitta sinensis.
  2. Pastor crislatellus.
  3. Parus minor.
  4. Dicrurus leucophaeus, Copsychus saularis, Enicurus Scouleri.
  5. Pomatorhinus stridulus, Suya striata, et une fauvette : Phyllopneuste plumbeitarsa, observés et décrits par M. Swinhoe.
  6. Sitta chinensis, décrite par M. Jules Verreaux.
  7. Milvus melanotis.
  8. Tringa ochropus.