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suppose tant de délicatesse chez les décorateurs de porcelaines, chez les peintres et doreurs sur verres et cristaux, chez les faïenciers, etc. On sait qu’une masse de produits de cette catégorie, fabriqués hors de la capitale, y viennent recevoir leur ornementation définitive avant de s’acheminer sur les différens marchés du monde. La place proéminente dans le groupe est occupé cependant par les spécialités qui portent sur le traitement des métaux ordinaires : le fer, l’acier, le cuivre, le zinc, le plomb, l’étain, etc. La majeure partie des ouvriers appartient aux usines des constructeurs de machines. Arrivent ensuite les fondeurs, les chaudronniers, les ferblantiers, les taillandiers, les potiers d’étain, les serruriers, les tréfileurs, etc. Que sont devenus tous les robustes adeptes de ces fabrications si diverses qui fournissent à l’industrie manufacturière, à l’industrie des voies ferrées, à tant d’ateliers petits et grands, les instrumens du travail, les engins du mouvement et de la locomotion Ce qu’ils sont devenus ? ceux qui restent encore dans les usines, les voilà qui s’occupent à fondre des obus et des boulets, à fabriquer des canons ou des mitrailleuses, à préparer enfin le matériel nécessaire pour détruire, dans notre propre pays, auprès de nous, autour de cette ville qu’on appelait la capitale du monde civilisé, les œuvres mêmes dont l’industrie contemporaine se faisait le plus juste orgueil. Eh bien ! prenez en compte ce triste supplément, exagérez-en la valeur, et vous pourrez à peine fixer la part du travail, pour la, généralité, des applications du groupe, à un cinquième de ce qu’elle était auparavant.

Plus diversifiée que les autres, la septième section nous offre l’amalgame obligé de toutes les industries échappant à un classement méthodique. Vous y apercevez les boisseliers et tourneurs en bois, les brossiers, les cordiers, les formiers, les vanniers, les cochers, les ouvriers des entreprises de déménagement, du roulage et du camionnage, des bains publics, les jardiniers et maraîchers, les travailleurs des chantiers de bois à brûler et de charbons, etc. Les affaires y atteignent le chiffre de 175 millions de francs, avec un personnel de 21,000 individus. Sans la présence de quelques industries qui subviennent à des consommations journalières dans les ménages, toute besogne y eût à peu près cessé, et, même en faisant la part à ces spécialités-là, on ne saurait supposer que les victimes du désœuvrement, résultat de la guerre civile, ne représentaient pas 80 pour 100 sur le personnel total.

Il ne nous reste plus à visiter qu’un dernier groupe : mais celui-là réunit un contingent de travailleurs plus nombreux qu’aucun C’est ici que nous rangeons les établissemens et les grands services publics, dont nous avons déjà eu l’occasion de citer quelques-uns, et dont le lecteur appréciera mieux le caractère, si on