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UN PUBLICISTE


DU TEMPS DE PHILIPPE LE BEL


(1300-1308)[1]




SECONDE PARTIE.




III.

Nous avons vu Du Bois mêlé à l’ardente querelle qui, dans les premières années du xive siècle, éclata entre les deux plus grandes puissances du monde chrétien à cette époque, le pape et le roi de France. La complète victoire du roi, scellée par l’élévation au saint-siège de son serviteur dévoué Clément V, permit aux confidens de Philippe de donner pleine carrière à leur imagination ambitieuse. Du Bois en particulier ne cessera plus désormais d’annoncer comme possible et prochain l’accomplissement des projets qu’il recommandait depuis 1300. La condition fondamentale de ces projets était réalisée : le pape appartenait au roi ? corps et âme, au temporel et au spirituel, le pontife romain était l’homme-lige de la couronne de France.

VI. De recuperatione terræ sanctæ. — Cet ouvrage a été publié comme anonyme par Bongars dans la seconde partie de son recueil intitulé Gesta Dei per Francos, à la suite du célèbre traité de Marin Sanuto sur le même sujet. Bongars n’eut à sa disposition qu’un seul manuscrit de la bibliothèque de Paul Petau. Ce manuscrit a dû

  1. Voyez la Revue du 15 février.