Page:Revue des Deux Mondes - 1871 - tome 92.djvu/595

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

troduire dans un pays où la maladie n’existe pas des wagons ayant transporté des animaux malades, ou seulement ayant servi dans les contrées où la maladie règne. Au besoin, le transbordement du bétail peut être exigé, afin de ne pas faire entrer dans un pays infecté où sont apportés des animaux qui doivent y être abattus des véhicules devant fonctionner dans des pays indemnes. Le transport des objets qui peuvent s’imprégner des germes de l’épizootie, des fourrages, des cuirs, doit aussi être exactement surveillé. C’est par les fourrages que la peste bovine vient de pénétrer dans quelques vacheries de Paris qui, en raison de leur isolement, de leur position au fond d’une cour, auraient été facilement préservées.

Pour éviter les atteintes de la peste bovine, tous les états, quand ils s’en croient menacés, interdisent l’entrée par les frontières exposées à la contagion des objets susceptibles de porter les germes de l’épizootie. Si des marchandises dont l’entrée est permise sont emballées avec des matières poreuses, avec de la paille par exemple, on les fait déballer à la frontière pour retenir et brûler les objets dont l’entrée pourrait offrir des dangers. Aussi l’existence de la peste bovine dans nos campagnes est-elle un fait exceptionnel. Il a fallu la grande calamité qui nous afflige pour qu’il se produisît. En temps ordinaire, les contrées allemandes de l’est, l’Autriche, l’Italie et la Suisse font bonne garde et nous en garantissent. Elles surveillent les animaux qui viennent du côté de la Russie et les mettent en quarantaine, et, si ce moyen se trouve une fois inefficace, si un cas de peste bovine se déclare, on y porte remède immédiatement. Ces états, en se préservant du fléau, établissent une barrière entre lui et nous.

J. H. Magne.