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cette assemblée elle-même, comment pourrait-elle être élue avec la liberté qui peut seule donner une autorité souveraine à ses résolutions ? Voilà bien des questions qui s’élèvent à la fois et qui du premier coup provoquent plus d’un doute difficile à dissiper.

Au fond, que cette négociation à peine entrevue soit destinée à prendre corps ou qu’elle s’évanouisse encore une fois, le devoir ne change pas, il reste le même pour tous, pour Paris comme pour la province. Le devoir aujourd’hui comme hier, c’est le dévoûment patriotique, c’est cette union de toutes les volontés qui a fait jusqu’ici notre force et qui est l’honneur de la défense nationale. Ce qui est bien évident surtout, c’est que rien ne peut être interrompu dans le travail défensif qui s’accomplit, c’est que la résolution de combattre doit rester la même. Le gouvernement, en annonçant la triste nouvelle de la capitulation de Metz, ajoute que ce douloureux événement ne peut pas abattre le courage de Paris, qu’il ne doit au contraire qu’exciter une émulation généreuse, le désir d’imiter et de venger ceux qui ont combattu pied à pied pour la patrie. C’est certainement la pensée de la défense, de la population parisienne, et l’énergie patriotique restera invariable, afin que jusqu’au bout il soit vrai que si par hasard la paix était redevenue possible, c’est que la résistance de Paris l’aurait conquise, c’est qu’on aurait pu l’obtenir sans manquer à l’honneur et à la dignité de la France.

CH. DE MAZADE.




VARIÉTÉS.

LA CULTURE MARAÎCHÈRE DANS LA BANLIEUE DE PARIS.


La Culture maraîchère pour l’approvisionnement de Paris, par M. I. Ponce, maraîcher, membre de la Société centrale d’horticulture, 1 vol. in-12 ; Paris.

Avant d’être si maltraités par l’invasion et les nécessités de la défense, les environs de Paris n’étaient pas seulement renommés pour tant de lieux charmans consacrés au plaisir ; ils offraient encore à l’horticulture et à l’agriculture elle-même des modèles et des exemples qu’on venait étudier de loin, et qui étaient devenus célèbres chez les hommes