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proportions grandioses, et elle peut passer actuellement pour un hospice modèle. En dehors d’un mobilier déterminé qu’il faut fournir, chaque pensionnaire doit payer par année une somme de 200 fr., s’il est en dortoir, et de 300, s’il est en chambre ; on peut se soustraire à cette obligation par un versement unique de 1,200 francs dans le premier cas et de 1,800 pour le second. Au 31 décembre 1869, la population des Petits-Ménages était de 1,281 personnes âgées de soixante à quatre-vingt-quinze ans.

La maison de retraite de Larochefoucauld, installée à Montrouge, sur la route d’Orléans, doit son nom à la noble et généreuse femme qui la fonda au mois de mars 1791. On n’y est admis qu’à soixante ans révolus ; toutefois un homme de vingt ans perclus de tous ses membres, frappé d’infirmités incurables qui ne sont ni l’épilepsie, ni l’aliénation mentale, ni le cancer, peut y être reçu. La pension annuelle, fixée à 250 francs pour les vieillards valides, est portée à 312 francs 50 centimes pour les infirmes incurables ; les uns et les autres doivent en outre payer une somme de 100 francs, représentant la valeur du mobilier qui leur est fourni. Au 31 décembre 1869, la maison contenait 221 administrés, dont 1 centenaire. — L’hospice de la Reconnaissance, ouvert à Garches en 1833, a été fondé en 1829 par Michel Brezin, ancien forgeron-mécanicien enrichi sous la république et l’empire. L’admission, absolument gratuite, est réservée de préférence aux ouvriers de soixante ans, non repris de justice, qui, dans la vigueur de l’âge, ont travaillé le fer, la fonte de fer et le cuivre. Cet établissement renferme 300 lits ; 236 étaient occupés au commencement de l’année. — A la maison Chardon-Lagache, qu’on a élevée à Auteuil, près du hameau Boileau, en vertu d’un acte authentique du 25 mai 1861, la pension est de 400 fr. pour les individus isolés, et de 350 francs pour chacun des époux vivant en ménage ; les uns doivent apporter avec eux un mobilier, les autres verser une somme de 200 francs, équivalant à celui que l’assistance met à leur disposition. L’âge de soixante ans est exigé, comme dans les hospices du même genre ; la maison est grande, et comptait 144 pensionnaires au 31 décembre dernier. — La maison Devillas porte le nom d’un ancien négociant qui la fonda en 1832 rue du Regard, où elle fut inaugurée le 25 juillet 1835. On y reçoit gratuitement des vieillards de soixante-dix ans ou des infirmes indigens ; 43 individus des deux sexes y étaient en hospitalité au 1er janvier 1870. — Saint-Michel, qui a tout à fait l’air d’une maison de campagne, a été fondé en 1825 et ouvert le 24 août 1830, à Saint-Mandé, grâce aux libéralités d’un ancien tapissier nommé Boulard. Celui-ci l’a réservé à douze vieillards âgés de soixante-dix ans au moins et présentés par les bureaux de bienfaisance ; mais malgré