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électoral. Ce droit appartient à tout Prussien domicilié depuis un an au moins à Berlin, ne recevant pas les secours publics, et jouissant d’un revenu estimé à 300 thalers au moins d’après le chiffre de ses impôts. Les contribuables sont d’ailleurs divisés en trois classes sur la liste que dresse le magistrat au mois de juillet, et ceci est un trait tout à fait caractéristique de la loi prussienne. Chaque classe est déterminée par le chiffre des impôts qu’elle paie, et par conséquent des intérêts et de la fortune qu’elle possède dans la ville. La première classe nomme un tiers des délégués communaux, la fortune moyenne nomme le second tiers, et le troisième tiers est choisi par tous les petits contribuables. Quant à l’éligibilité, la moitié des élus doit être prise parmi les propriétaires de maisons (titre II, §§ 12-16). L’élection a lieu pour six ans, avec renouvellement par tiers tous les deux ans. L’assemblée élit son président annuel, elle tient toutes les semaines des séances publiques où le magistrat est convoqué.

En dehors des 108 membres de l’assemblée communale, les électeurs nomment en outre des délégués (bürger depütirte) à diverses députations ou commissions spéciales chargées de la direction de certains services municipaux. C’est ainsi que l’administration hospitalière (armen direction) est confiée à une commission composée de 11 membres du magistrat, de 11 membres de l’assemblée communale, de 7 députés des bourgeois, de 3 assesseurs payés. La députation des écoles se compose de 5 membres du magistrat, 8 conseillers, 12 députés, 3 ministres protestans, un prêtre catholique. Il y a plus de douze commissions analogues pour les impôts, la caisse d’épargne, etc. Ce n’est pas tout. Plusieurs milliers de bourgeois et aussi de dames sont répartis dans les cent seize commissions locales des pauvres et des orphelins, dans les deux cent dix inspections de quartiers, dans les trente et une commissions pour les impôts, etc., et ces fonctions gratuites sont conférées pour trois ans et sans qu’on puisse s’en dispenser. On peut dire que tous les bourgeois de la ville remplissent des devoirs envers la ville.

La police de la capitale est séparée à Berlin des attributions municipales et entièrement remise aux mains de l’état. La ville paie le matériel, l’état paie le personnel de la police ; la ville paie en outre toute la police purement municipale, nettoyage, surveillance, incendies, etc. L’état s’est, en retour, chargé d’une partie des dépenses d’embellissement de Berlin ; le Thiergarten est administré et payé par l’état.

Vienne se compose, comme Londres, comme Paris, d’une ancienne ville (Innere stadt), entourée et débordée par sept vastes faubourgs (bezirke). La ville, avec ses sept faubourgs, y compris le beau quar-