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L’ANCIEN
ET
LE NOUVEAU CHRISTIANISME

I. Les Origines du sermon sur la montagne, 1868; la Justice de Dieu, 1869, par M. Hippolyte Rodrigues. — II. Saint Paul, par M. Ernest Renan, 1869. — III. Histoire du Credo, par M. Athanase Coquerel fils, 1869. — IV. le Christianisme libéral et le miracle, par M. Félix Pécaut, 1869. — V. Le Christianisme moderne, étude sur Lessing, par M. Ernest Fontanès, 1867. — VI. Le Symbole des apôtres, essai historique, par M. Michel Nicolas, 1867. — VII. Histoire des trois premiers siècles de l’église, par M. Edmond de Pressensé, t. V, 1870.

Si la littérature est, comme on l’a dit, l’expression de la société, notre siècle peut passer pour le plus religieux peut-être qui ait jamais été. Nul n’a fait la part plus large aux préoccupations de ce genre dans ses œuvres les plus sérieuses et les plus hautes. Il n’a pas donné au monde une grande religion comme le premier siècle de notre ère, il n’a même pas produit une grande réforme religieuse comme le XVIe siècle; mais, sans parler des livres d’un caractère purement esthétique, comme le Génie du christianisme, il n’en est point où la pensée religieuse ait été plus féconde en œuvres de toute espèce, soit dans l’apologie, soit dans la critique, soit dans la transformation des doctrines et des institutions. Et cette littérature, riche dans le monde catholique, plus riche dans le monde protestant, chez lequel l’activité de la foi compense amplement l’infériorité du nombre, n’est point une simple satisfaction offerte à la curiosité des esprits; elle est l’expression d’un certain état des âmes. Ce n’est point seulement la lumière que le public des lecteurs y cherche sur des problèmes d’histoire ou de philosophie religieuse, c’est aussi et surtout la foi qu’il demande. L’étude de ces questions, faite avec la