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UN
POÈTE NORVÉGIEN

BIŒRNSTIERNE BIŒRNSON

I. Bjórnstijerne Bijórnson Skrifter, Arne ; Bergen 1858. ; — II. Halle-Hulda, drama, Mellellem Slagene ; Christiania 18538. — III. Smaastykker, Bergen 1860. — IV. Sigurd Slembe ; — Kjóbenhavn 1863, etc.[1].

Celui qui tentera un jour d’écrire une histoire générale des littératures européennes au XIXe siècle sera sans doute fort embarrassé de trouver un fil conducteur dans ce vaste labyrinthe ; mais en poursuivant les mouvemens littéraires et les renaissances poétiques chez tant de peuples divers, parfois ennemis, il serait frappé sans doute d’un effort commun et comme d’un grand courant qui les traverse. De même que le réveil énergique des nationalités préside aux mouvemens politiques européens de ce temps-ci, de même le profond sentiment que les races ont acquis de leur originalité est le principe fécond qui a renouvelé la culture intellectuelle, transformé les littératures et retrempé à leur source le génie des nations.

Ce retour aux origines nationales, cet appel à l’âme même des peuples ne prélude-t-il pas dans le mouvement romantique ? Certes ce mot de romantisme est un de ceux qui ne signifient plus rien à force d’avoir servi, comme un drapeau cent fois repeint qui aurait passé

  1. Il a paru une excellente traduction allemande des œuvres principales de Bioernson, par M. Edmund Lobedanz ; Dramatische Werke, Bauernnovellen, Hildburghausen 1869.