Page:Revue des Deux Mondes - 1869 - tome 84.djvu/846

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
DE
LA MEDECINE MILITAIRE
EN FRANCE ET AUX ETATS-UNIS

I. Rapport au Conseil de santé des armées sur les résultats du service médico-chirurgical pendant la campagne d’Orient en 1854-1855-1856, par M. J. Chenu, médecin principal ; Paris, 1865, in-4o. — II. Statistique médico-chirurgicale de la campagne d’Italie en 1859 et 1860, par la même ; Paris 1869, 2 vol. in-4o. — III. History of the United-States sanitary Commission, by Charles J. Stillé ; Philadelphia 1866, 1 vol. in-8o.


I

Quand on lit à tête reposée les historiens anciens ou modernes, et qu’on a le courage de réfléchir sur ce qu’on a lu, on est tenté de se demander si les hommes ne sont pas une race d’animaux cruels qu’un instinct fatal pousse à s’entretuer. Batailles, pillage, incendie, sac des villes, égorgeraient des femmes et des enfans, voilà les hauts faits que l’histoire exalte et célèbre sous le titre pompeux de victoires et conquêtes. Les grands hommes qu’on offre à notre admiration sont ceux qui ont fait périr des millions de leurs semblables, un Alexandre, un César, un Napoléon. Peuples et princes n’ont rien de plus cher que la gloire, et la gloire, ce n’est pas l’art de faire vivre les hommes et de les rendre heureux, c’est l’art de les exterminer. Quand ils ne sont pas menacés par le grand roi, les Grecs ne songent qu’à se détruire les uns les autres, les Romains se croient nés pour asservir le monde ; ils portent partout le fer et le feu. Les Germains ne connaissent que les combats ; la féodalité est