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L’AUTRICHE D’AUTREFOIS

LES CONFINS MILITAIRES ET LEUR LEGISLATION.

Le 22 août 1869, la Gazette de Vienne publiait une lettre impériale adressée au ministre de la guerre de l’empire austro-hongrois; cette lettre l’invitait à mettre à la disposition des ministres des deux parties de l’empire les matériaux nécessaires pour préparer les mesures législatives qui feront passer sous le régime de l’administration civile une portion du territoire connu sous le nom de Confins militaires. La remise des confins aux fonctionnaires civils ne devra d’ailleurs s’opérer que lorsque les propositions présentées à cet effet auront été examinées par les diètes des provinces limitrophes, auxquelles se rattacheront désormais ces territoires. Il ne s’agirait, pour le moment, d’appliquer cette réforme qu’aux deux régimens de Warasdin, à une partie de celui de Szlaïn, et aux districts de Zengg et de Sissek.

Ce n’est, on le voit, qu’un commencement; alors même que seront accomplis les changemens annoncés, il restera encore onze régimens frontières dont le territoire et l’organisation seront intacts. Pas un mot n’indique, dans le manifeste impérial, que le gouvernement abandonne le principe, cher à l’état-major autrichien, de ce que l’on appelle l’institution des frontières (Grœnzinstitut). Il semble seulement que, contraint, par les conditions nouvelles de son existence, de compter avec l’opinion, il ait voulu, sur un ou deux points, céder à des réclamations dont il ne pouvait plus méconnaître la justice. C’est ainsi que le territoire des régimens de Warasdin coupait en deux la contrée dont Agram est la capitale, qu’il séparait l’une