trouver une roche volcanique qui puisse avoir fourni l’obsidienne des couteaux et des pointes de flèche d’Acrotiri.
L’examen des instrumens en pierre prouve donc aussi bien que celui des vases et des anneaux d’or l’existence d’un commerce maritime contemporain de l’âge de la pierre. L’abondance des poids recueillis dans l’habitation de Therasia vient appuyer cette idée. Enfin les caractères de la nouvelle colonisation qui est venue repeupler les restes de l’île effondrée sont la preuve la plus éclatante des relations fréquentes qui existaient déjà entre ces habitans et ceux des continens voisins. En effet, la population contemporaine de l’effondrement a dû être anéantie dès le début de la catastrophe sous l’énorme masse de ponces projetée par le volcan. Les îles n’ont été repeuplées plus tard que par des étrangers. Or les nouveau-venus avaient la même civilisation et les mêmes relations extérieures que leurs prédécesseurs, conclusion à laquelle on arrive forcément quand on remarque l’identité des vases trouvés à Acrotiri, sur le tuf ponceux, avec ceux qu’on trouve au-dessous à Therasia. Nos métaux communs leur étaient encore inconnus. Ils se servaient de vases de même forme, de même matière et de même ornementation que ceux qui avaient été en usage dans les mêmes lieux avant la formation de la baie, et par conséquent ils les tiraient de la même provenance. La fabrication de ces vases n’avait donc éprouvé aucune modification essentielle entre le cataclysme de la grande île de Santorin et l’émigration qui la repeupla. L’atelier d’où sortaient ces objets était ainsi à l’étranger, et vraisemblablement en Orient. C’est de là qu’ils étaient apportés par mer et distribués le long des rivages de la Méditerranée.
En résumé, sur l’emplacement actuel de la baie de Santorin, nous constatons qu’il a existé une grande île habitée par une population agricole, industrielle et commerçante. Les documens géologiques nous permettent, pour ainsi dire, d’assister à sa ruine et de nous représenter le spectacle de ses habitans écrasés sous les ponces ou engloutis dans les abîmes du volcan ; les fouilles récemment effectuées nous montrent une nouvelle race peu différente de la première, qui, oubliant ou ignorant les malheurs de celle-ci, est venue habiter et cultiver la zone de tuf sous laquelle sont encore ensevelies les victimes de la grande éruption qui a creusé la baie.
Reste maintenant la question difficile de la date précise de l’effondrement. Dans les problèmes qui sont purement du domaine de la géologie, une pareille question ne se pose même pas, car les phénomènes qui sont du ressort de cette science ont demandé pour se produire de si longs intervalles de temps, par suite les erreurs numériques peuvent être tellement fortes que les évaluations de ce