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L'ANGLETERRE
ET
LA VIE ANGLAISE

XXXIV.
LE PORT DE LIVERPOOL ET LES INSTITUTIONS MUNICIPALES.



On aurait une idée très imparfaite de la vie publique chez nos voisins, si l’on se bornait à considérer le mécanisme des grands pouvoirs de l’état. Tout homme n’est point fait pour jouer un rôle dans les assemblées du pays, et les électeurs ne sont appelés qu’en de rares circonstances à donner leur avis sur la marche des affaires, la conduite des chambres et des ministres, en un mot tout ce qui concerne les intérêts généraux de la nation. Aussi existe-t-il un autre centre d’activité vers lequel se portent les Anglais, ambitieux d’être utiles : c’est le gouvernement local. Tout ce qui chez nous se fait par la main des agens de l’autorité s’exécute dans la Grande-Bretagne au moyen de délégués librement élus par les administrés eux-mêmes. Ce système offre deux avantages : d’abord il ne coûte rien aux contribuables, ensuite il garantit l’indépendance ou, comme on dit aujourd’hui, l’autonomie des villes et des provinces.

Il fut un temps où tout Anglais jouissait d’une participation directe aux affaires de l’administration locale. On conçoit qu’il pût en être ainsi dans l’enfance de la société ; mais à mesure que la civilisation étendit les rapports des citoyens entre eux, spécifia les fonctions