Page:Revue des Deux Mondes - 1869 - tome 83.djvu/137

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE
GOUVERNEMENT LIBERAL
EN FRANCE

La France nouvelle, par M. Prevost-Paradol, 1 vol. in-8o, 1868.

Les élections de 1869, par l’agitation salutaire qu’elles ont imprimée au pays, ont soulevé un vent libéral qui pousse aux réformes. A peine le nouveau corps législatif était-il réuni que, malgré le but restreint fixé à la session extraordinaire, la vérification des pouvoirs, il se formait une majorité pour demander des modifications profondes à la constitution de 1852. Le gouvernement a voulu prévenir la discussion à laquelle aurait donné lieu l’interpellation des 116, si elle avait été déposée. Il avait deux puissantes raisons pour agir ainsi : d’abord il évitait de cette manière, soit de se montrer contraire aux vœux du pays en opposant à ses représentans une fin de non-recevoir tirée du sénatus-consulte de 1867, qui a interdit de discuter le pacte fondamental, soit de laisser la tribune législative donner l’exemple de la violation de cet acte constitutionnel ; la seconde raison était, tout en témoignant d’une conciliante déférence pour la volonté nationale, de s’emparer du mouvement libéral afin de le diriger et de le limiter. Le message impérial est donc intervenu le 12 juillet, et le sénat a été convoqué pour traduire en dispositions constitutionnelles les promesses contenues dans