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LA
SCIENCE ET LA CONSCIENCE

III.
LE FATALISME MÉTAPHYSIQUE.

I. Chimie organique fondée sur la synthèse, par M. Berthelot. — II. Études sur les Beaux-Arts, par M. Taine. — III. Rapport sur la Philosophie en France, par M. Ravaisson. — IV. Fragmens inédits de Maine de Biran. — V. Science de la Morale, par M. Renouvier. — VI. La Morale indépendante, par M. C. Coignet.

S’il est une science qui soit de nature à contredire les enseignemens de la conscience, c’est cette spéculation supérieure qu’Aristote appelait philosophie première, qui a reçu depuis le nom de métaphysique, et qui sous un titre quelconque restera dans le domaine de la pensée humaine, tant que celle-ci aura le souci des vues générales et des conceptions synthétiques. La physiologie et l’histoire sont des sciences spéciales qui entrent en commerce intime et direct avec la réalité, soit physique, soit morale, pour constater les faits, les décrire, les classer. Toute l’explication qu’elles s’en permettent se réduit à les ramener à des lois, c’est-à-dire à des rapports généralisés et par là démontrés nécessaires. La philosophie, spéculant sur les résultats de l’expérience et de la science positive, et en formant telle ou telle de ces synthèses qu’on nomme des systèmes, a besoin de voir les choses de très haut pour pouvoir en saisir les rapports généraux, et s’élever ainsi, selon le sujet de ses recherches, à l’unité de loi, de type, de cause ou de substance.

Or, dans cette contemplation suprême, il est presque inévitable,