stipulé, et à servir jusqu’à remboursement un intérêt déterminé. C’est un contrat absolument semblable à celui qui intervient entre prêteur et emprunteur ordinaires. L’une des parties n’a pas le droit à elle seule d’en modifier les termes. D’ailleurs il pouvait se présenter des éventualités telles que les États-Unis se trouveraient dans la nécessité de faire un nouvel appel aux capitaux étrangers. Ils se seraient placés dans une situation désastreuse, si, pour alléger momentanément leurs charges budgétaires, ils s’étaient exposés à ne pouvoir plus placer leurs emprunts futurs dans les autres-pays.
Sur les deux questions ainsi posées devant l’opinion publique, le parti républicain, fort d’avoir réussi à consolider l’Union en réglant la situation si longtemps indécise des anciens états confédérés, abordait franchement la défense des principes qui sont la base du crédit. Il repoussait le remboursement des 5-20 en papier et l’établissement d’une taxe sur le revenu provenant des titres de la dette. Un groupe peu nombreux dans lequel figuraient entre autres les noms de Thaddeus Stevens et du général Butler, s’inspirant d’une affection respectable pour la monnaie nationale plutôt que des véritables principes de la science économique, se séparait seul sur ce point du reste des républicains. Les démocrates se divisèrent sur la question financière comme sur la question politique. Une fraction du parti à la tête de laquelle se trouvait le président de la cour suprême, M. Chase, ancien ministre des finances, se plaça sur le terrain adopté par la majorité des républicains ; mais elle ne tarda pas à se perdre dans la masse des démocrates qui crurent devoir prendre une position opposée.
Tandis que la question était ainsi débattue avec une égale vivacité par les deux partis, le congrès, réuni en permanence à Washington, cherchait le moyen d’arriver à une solution qui allégeât les charges du trésor, comme le demandaient les démocrates, tout en respectant l’intégrité de la loi, ainsi que le réclamait l’intérêt bien compris du crédit de la nation. On se demanda si le résultat cherché ne pourrait être obtenu en substituant aux titres en circulation des titres passibles d’un intérêt annuel moins élevé. Cette opération ne pouvait se faire qu’en employant à racheter les 5-20 le produit d’un grand emprunt nouveau dont l’intérêt serait moindre que l’intérêt dû aux porteurs des 5-20. On resterait ainsi dans la légalité, on s’en tiendrait aux engagemens pris à l’époque de l’émission des 5-20, et en même temps on fournirait au gouvernement tous les moyens d’équilibrer son budget. M. Sherman, président du comité financier au sénat, présenta dans ce sens au congrès un projet de loi qui, après une longue discussion dans les deux chambres, fut voté le 25 juillet 1868. « Le secrétaire de la trésorerie, y était-il dit, est autorisé à émettre des titres de la valeur de 100 dollars, ou des multiples de cette somme, remboursables en monnaie métallique au gré des États-Unis dans un délai de trente et de quarante ans, et dont