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cigarettes 16, le tabac 79 ; la taxe a été appliquée à 590 millions de cigares et 41 millions de livres de tabac. Le droit perçu sur les esprits et liqueurs a été de 71 millions. Les frais de perception se sont élevés à 49 millions, soit environ 4,88 pour 100 du revenu de l’impôt. Il est d’ailleurs question de remanier les circonscriptions, afin de réduire le personnel et de diminuer par conséquent la somme des traitemens affectés à ce service.

Le budget des dépenses se subdivise en six chapitres. Le premier comprend la « liste civile, » c’est-à-dire les traitemens payés aux membres du congrès, du pouvoir exécutif, des tribunaux fédéraux et des gouvernemens des territoires. Le total de ce chapitre ne dépasse pas 63 millions. Le président reçoit un traitement annuel de 130,000 francs, le vice-président, le président de la chambre, les chefs des divers départemens, ont 42,000 francs ; les membres du congrès touchent 26,000 francs, plus au commencement et à la On de chaque session une indemnité de voyage calculée d’après la distance entre leur lieu 3e résidence et la capitale fédérale.

Les dépenses résultant des relations internationales forment le second chapitre ; elles s’élèvent à 7 millions, sur lesquels le traitement des agens diplomatiques et consulaires figure pour un peu plus de 5 millions. Les deux autres millions représentent les frais de rapatriement, subventions aux lignes de steamers, dépenses de l’exposition universelle de Paris, secours et indemnités de toute sorte.

Sous le titre de dépenses diverses sont classées celles qui correspondent à notre budget extraordinaire. Pour chacune, des demandes de crédit spéciales et nominatives doivent être présentées au congrès. Le total s’en élève à 211 millions.

Le département de l’intérieur a son budget classé dans un chapitre à part. Ce département n’a aucun rapport avec ce que nous appelons du même nom dans nos royaumes fortement unifiés et centralisés. Le gouvernement fédéral n’a en effet rien à voir dans l’administration intérieure et les dépenses spéciales de chacun des états. Les dépenses affectées au gouvernement des territoires qu’administre directement le congrès sont, ainsi que nous l’avons vu, comprises dans la liste civile et soldées par le département d’état. Le budget de l’intérieur ne comprend donc que les subsides accordés aux tribus indiennes (21 millions), et les pensions servies aux anciens soldats et matelots que leurs blessures ont mis hors d’état de suffire à leurs besoins, ainsi qu’aux veuves et enfans de ceux qui sont morts au service de leur pays ; le chiffre de ces pensions est de 127 millions, et le chapitre de l’intérieur figure dans l’ensemble du budget pour un total de 148 millions.

Le département de la guerre, du 30 juin 1867 au. 1er juillet 1868, a dépensé 653 millions. C’est un chiffre considérable sans doute pour une armée réduite aujourd’hui, moins de 50,000 hommes. Il faut se souvenir que dans ce chapitre figurent les frais de la campagne soutenue contre