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sortir ; c’est lui qui balaie les rues et les boulevards de tous ces immondices féminins à face provocante et hardie qui les encombrent et les souillent ; c’est lui qui sans pitié comme sans ménagement, — on l’a vu dans plus d’une circonstance outrageusement scandaleuse, — pourchasse ces êtres hybrides qui semblent avoir échappé par miracle au feu du ciel. S’il ne recherche pas directement les malfaiteurs, il les atteint parfois et les signale, car il connaît leurs alliées, qu’il suit, surveille et domine. Tout ce qui touche à la prostitution, depuis la fille soumise traînant dans la lie des cabarets borgnes ses guenilles dépenaillées jusqu’à la grande demi-dame éhontée que les souverains fréquentent et qui va aux courses en voiture à quatre chevaux, tout cela lui appartient, et l’on peut croire qu’il en rend bon compte. Au point de vue de l’arrestation des criminels, son action peut être considérable. Il est rare que le voleur n’ait point pour maîtresse une de ces créatures sans nom qui se traînent autour des ruisseaux. Par leur métier, par insouciance de caractère, par faiblesse intellectuelle, elles commettent bien des contraventions que la police réprime et punit administrativement. Souvent, pour échapper à la dure discipline de leur prison spéciale, pour reprendre cette chaîne d’ivresse, d’annihilation de soi-même et de débauche qu’elles nomment la liberté, elles livrent les secrets qu’en une minute d’émotion malsaine on leur a confiés. On doit les écouter alors. Pour manier ces âmes molles, affaissées, il faut user d’une extrême douceur ; la moindre dureté extérieure les épouvante, la brutalité les ferme pour toujours ; comme des enfans chétifs et mal venus, ces pauvres êtres sont sujets à des saisissemens subits, à des terreurs inexplicables. Telle fille s’attendrira sous l’influence d’une douce parole ou d’un bon procédé, mais restera impassible, apathique, muette devant des injures et de mauvais traitemens. Autant par un sentiment naturel de pitié pour une telle déchéance que par besoin de pénétrer la vérité, on n’est point sans commisération à leur égard, et dans bien des cas elles ont pu reconnaître l’indulgence dont on avait fait preuve envers elles en faisant des révélations très précieuses, car lorsqu’un crime est commis à Paris, il est rare qu’elles n’en sachent pas le dernier mot.


II

Le personnel de ces différentes branches du service actif s’occupe incidemment des malfaiteurs ; mais la recherche et l’arrestation de ces derniers appartiennent d’une façon spéciale à une brigade composée d’hommes d’un dévoûment à toute épreuve et qu’on appelle