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LA
PRÉFECTURE DE POLICE
ET
LA SURETÉ PUBLIQUE À PARIS

La répression des crimes et délits, la surveillante et l’arrestation des malfaiteurs, incombent à la première division de la préfecture de police, division qui se sépare en deux portions distinctes, la partie administrative et la partie active. Cette dernière porte le nom générique de police municipale ; c’est celle que nous connaissons tous, qui frappe nos yeux à chaque instant, qui est en rapports permanens et directs avec la population par son armée de sergens de ville. Ce n’est là, pour ainsi dire, que l’enseigne de la police. Ces agens vêtus d’uniforme, cantonnés dans des postes apparens, arrêtent les malfaiteurs saisis en flagrant délit et ramassent les vagabonds ; mais leur principale fonction est d’assurer la sécurité des quartiers par des rondes perpétuelles, de faire observer les ordonnances, de porter aide et secours où ils sont appelés, et en toute circonstance d’avoir recours à la conciliation avant d’employer la rigueur. Les services qu’ils rendent à Paris sont très divers ; leur présence dans les rues est seule déjà un bienfait, et plus d’un filou, à la vue du tricorne bien connu, a pris la fuite sans mettre ses mauvais desseins à exécution. La vraie police est moins visible, elle n’a point d’insignes brodés au collet, ni d’épée au côté. Ses agens, qui alors prennent le nom d’inspecteurs, sont vêtus en bourgeois, et leurs brigades, dont les attributions sont sévèrement limitées, exercent leur surveillance sur les malfaiteurs,