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qu’on s’intéressât en quoi que ce fût à ses discussions ou à ses actes, car tout le monde savait d’avance ce qu’il devait décider. Il décida en effet que Jean, déposé, puis remonté subrepticement sur son siége, était excommunié par le fait, et qu’il appartenait à la puissance extérieure d’assurer contre lui l’exécution des canons ecclésiastiques. Après cette sentence, les évêques se séparèrent, ravis d’avoir donné satisfaction à l’impératrice par la confirmation pure et simple des décrets du Chêne en échappant eux-mêmes aux embarras d’une révision reconnue impossible. Ainsi donc l’archevêque était remis au bras séculier ; mais, au moment d’agir, le bras séculier trembla. De nouvelles terreurs assaillirent Arcadius, et il laissa le condamné dans sa captivité actuelle, se contentant de la rendre plus étroite et moins supportable. Chrysostome avait été confiné dans son palais épiscopal aux approches des fêtes de Pâques ; il y fut maintenu jusqu’à celles de la Pentecôte sans que l’empereur Arcadius osât ni le faire transférer dans une autre prison, ni l’envoyer en exil.

Que devenait, sous un coup si rude, quoique malheureusement trop prévu, cet homme, l’honneur de l’église orientale, pour la seconde fois livré par ses frères à d’implacables ennemis ? Sans rien perdre de sa sérénité d’âme, il s’était convaincu qu’il n’avait rien à attendre désormais des évêques d’Orient, ni pour la justification de sa conduite, ni pour sa vie, qu’aucun recours ne lui restait contre l’oppression et la calomnie dans l’église où il était né ; mais ses ennemis eux-mêmes semblaient lui avoir indiqué la voie qu’il avait à suivre en jetant le souvenir d’Athanase au milieu des débats de son procès. Athanase, comme lui en butte au ressentiment des princes, poursuivi par des haines jalouses de concile en concile, condamné, déposé, exilé par ses frères d’Orient, avait trouvé justice en Occident ; il y était venu plaider sa cause, et avait obtenu une réparation éclatante, soit devant l’église romaine, soit devant le concile de Sardique. Voilà l’exemple qui s’offrit à l’esprit de Chrysostome. Toutefois les situations n’étaient pas les mêmes. Athanase, libre de sa personne, avait pu passer en Italie et faire entendre aux juges d’appel qu’il invoquait cette éloquence entraînante qui lui avait conquis autrefois à Nicée l’église universelle : Chrysostome était captif, partout on lui avait fermé la bouche ; il n’avait pu se faire entendre ni à Constantinople ni au Chêne ; ses persécuteurs triomphaient par son silence. Il n’aurait donc à faire valoir devant les évêques d’Occident qu’une défense écrite, et des adversaires aussi habiles que les siens pouvaient l’altérer ou la réfuter en son absence. Il prit pourtant ce parti, et forma son appel à l’église occidentale contre les décisions du concile de Constantinople et du conciliabule du Chêne. Il le fit avant que les quarante