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La troisième section, viticulture, a demandé le remaniement de l’impôt des boissons et la suppression ou la diminution des droits d’octroi sur les mêmes produits. Ces conclusions ont été adoptées après une discussion brillante. La section a invité en outre le gouvernement à poursuivre la diminution des droits perçus dans les pays étrangers sur les vins et eaux-de-vie de France, et elle a demandé que les vins étrangers qui contiennent une forte proportion d’alcool fussent soumis, à leur entrée en France, à l’impôt qui frappe nos propres vins quand ils sont alcoolisés. Le corps législatif vient de donner satisfaction à ce dernier vœu, inspiré par un sentiment d’équité ; sous ce rapport, la session de la Société des agriculteurs a déjà eu un résultat positif. L’assemblée a chargé une commission d’étudier la nouvelle maladie de la vigne qui vient de se déclarer dans le midi.

La quatrième section, sylviculture, n’a présenté qu’un rapport sur le reboisement et le gazonnement des montagnes. On y a constaté les bons effets des deux lois de 1860 et 1864, et on en a conclu que les ressources affectées au reboisement devraient être accrues, sans cependant les emprunter à des aliénations ou à des coupes extraordinaires des bois de l’état. L’assemblée s’est associée à ces idées, recommandant à l’administration des forêts, chargée de l’opération du reboisement, d’employer les procédés les plus simples et les plus économiques.

La cinquième section, horticulture, n’a eu aucun rapport prêt à temps pour être soumis à l’assemblée générale. Il en a été de même de la septième section, industries agricoles, et de la huitième, sériciculture.

La sixième, mécanique et génie rural, a proposé de généraliser le concours des machines à labourer en l’étendant à toute sorte d’instrumens agricoles. Il ne s’est pas élevé contre les expositions de machines les mêmes objections que contre les expositions d’animaux ; seulement il n’y a eu rien de fixé pour l’époque et le lieu du premier concours ; on a voulu se donner le temps d’étudier les moyens d’exécution. Un rapport sur les irrigations a soulevé des questions de propriété qui ont décidé le renvoi à une commission. Les conclusions en faveur du dessèchement et de la mise en culture des lais et relais de la mer ont passé sans difficulté, ainsi que la proposition d’encourager par des récompenses l’établissement d’entrepreneurs ruraux pour répandre dans les campagnes l’usage des machines.

La neuvième section, économie et législation rurales, a présenté à elle seule sept rapports ; elle a demandé : 1° qu’on revienne à la loi de 1824, qui favorisait les échanges de parcelles ; 2° que le droit proportionnel d’enregistrement sur les baux à ferme soit supprimé et remplacé par un droit fixe modique ; 3° qu’une révision de la législation facilite les abonnemens généraux par communes ou sections de communes, sur le modèle de ceux qui ont réussi dans les départemens de la Meuse et de la Moselle ; 4° que des lois spéciales soient rendues sur les besoins les